DiscoverReportage internationalMexique: 10 ans après, les parents des étudiants disparus d’Ayotzinapa réclament toujours justice
Mexique: 10 ans après, les parents des étudiants disparus d’Ayotzinapa réclament toujours justice

Mexique: 10 ans après, les parents des étudiants disparus d’Ayotzinapa réclament toujours justice

Update: 2024-09-25
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Le 26 septembre marque un triste anniversaire au Mexique. Il y a dix ans, jour pour jour, 43 étudiants de l’école rurale d’Ayotzinapa disparaissent à Iguala dans l’État de Guerrero, situé à 300 kilomètres de Mexico. Une décennie après, l’affaire pleine de mystère continue de hanter la société mexicaine. Les jeunes n’ont toujours pas été retrouvés et on ne sait toujours pas précisément ce qu’il s’est passé.

De notre correspondante à Mexico, 

Après dix ans d’enquête, une « vérité historique » bidon inventée par le gouvernement Peña Nieto de l’époque, des rapports d’experts indépendants internationaux qui mettent en évidence la participation de la police et de l’armée dans le drame, la justice n’est toujours pas faite. À Mexico, ce jeudi après-midi, les parents des victimes marcheront sur l’avenue Reforma jusqu’au Zocalo pour une fois encore réclamer la vérité. Plusieurs actions ont eu lieu cette semaine dans le Guerrero et à Mexico pour que cette affaire ne tombe pas dans l’oubli.

« Nous levons la voix pour que le cas Ayotzinapa ne reste pas impuni. Nous savons que cette affaire est un crime d’État », lance Isidoro Aguilar, porte-parole des familles. C’est un sentiment de rage qui domine désormais à chacune des actions, parfois très tendues, pour Ayotzinapa dans la capitale. Sans relâche, depuis dix ans, les familles des étudiants réclament la vérité aux autorités mexicaines.

« Honnêtement, c’est compliqué pour une maman, témoigne Nicanora Garcia Gonzalez, maman de Saul. Qu’est-ce qu’il lui est arrivé, où est-il ? Qu'est-ce qu’il fait ou plutôt qu’est-ce qu’on lui a fait ? Pourquoi on nous impose toute cette souffrance ? Parce que le gouvernement sait très bien ce qu’il s’est passé. Ils ont été enlevés par des policiers. Ils savent où ils les ont laissés. Pourquoi ils ne disent pas la vérité : où sont nos fils ? »

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Le président Andrès Manuel Lopez Obrador avait promis de faire la lumière sur cette affaire. Malgré quelques avancées et révélations comme la participation des forces armées la nuit du drame, le gouvernement a rétropédalé ces derniers mois. Et l’armée refuse de donner des réponses sur la nature de son implication, comme l’explique Santiago Aguirre, de l’ONG Centro ProDH : « L’affaire connaît une tournure très triste. Et l’État mexicain a montré son pire visage. Parce que les nouveaux fonctionnaires ont usé de moyens grotesques : ils ont essayé de diviser les parents en offrant de l’argent. Ils ont voulu simuler l’ouverture des archives militaires en disant que les parents pouvaient venir fouiller. Non ! Que vont faire les parents ? C’est aux militaires de livrer les documents. »

Les familles et les associations n’espèrent rien du prochain gouvernement, mais quelques jours avant la prise de pouvoir de Claudia Sheinbaum, l’avocat des familles, Vidulfo Rosales, précise qu’il y a là une occasion de recommencer un processus de recherches : « Nous croyons que le mécanisme pour résoudre le cas Ayotzinapa est démantelé, il n’existe plus. Nous avons besoin d’un parquet indépendant, d’une commission d’enquête totalement indépendante et forte. Ou un autre mécanisme. C’est quelque chose que nous devrons discuter avec la nouvelle présidente quand elle sera en fonction. »

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RFI