Nouvelle mobilisation agricole en France : "Feu de paille ou gros foin?"
Description
A la Une de la presse, ce lundi 18 novembre, le lancement de la mobilisation, aujourd’hui, des agriculteurs français contre le Mercosur. La guerre en Ukraine, où l’armée russe accroît la pression, alors que l’administration Biden autorise l’utilisation par l’armée ukrainienne de missiles américains de longue portée. Le boom annoncé des énergies fossiles aux Etats-Unis, et ses conséquences pour le reste du monde. Et la victoire des Bleus face à l’Italie, hier soir, Ligue des nations.
Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook…
A la Une de la presse, la journée de mobilisation, aujourd’hui, des agriculteurs français contre le Mercosur, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’Amérique du Sud. Le journal local L’Union annonce "le coup d'envoi d'un nouveau cycle de mobilisation agricole", par l'alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs. "Feu de paille ou gros foin?" : d’après Libération, ce "retour de la colère" agricole n’aurait rien de surprenant dans la mesure où "le retour au calme obtenu il y a quelques mois" aurait été "un marché de dupes".
D’après Le Figaro, "le rejet massif et transpartisan" français du Mercosur "s’explique en grande partie par le fossé dans les normes environnementales et sanitaires entre les marchés européen et sud-américain", avec des contraintes de production au sein de l’UE "bien plus strictes qu’en Amérique du sud" et des "réfractaires" craignant "une concurrence déloyale pour les agriculteurs".
Si l’accord avec les pays du Mercosur est à la fois conspué par le monde agricole et rejeté par l’ensemble de la classe politique française, il bénéficie, en revanche, du soutien d’une "solide majorité d’États de l’UE", selon Le Parisien/Aujourd’hui en France, qui fait état de "l’exaspération" de Bruxelles, où "les coups de freins français à répétition commencent sérieusement à irriter". "Ce que certains Européens nous reprochent, c’est de devenir psychorigides dès qu’il est question de la protection de l’agriculture, raconte un Français au cœur de la machine européenne. C’est un sujet tellement sensible et émotionnel en France qu’on a peut-être du mal à l’aborder de façon rationnelle, dans un débat serein".
Un débat qui resurgit aussi quelques semaines avant des élections professionnelles, en janvier prochain. D’après La Croix, la perspective des élections des chambres d’agriculture - importantes parce qu’elles déterminent, notamment, le financement public des syndicats - "pousse les syndicats agricoles à occuper le terrain", la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs cherchant à contrer, selon lui, la concurrence de la Coordination rurale, deuxième syndicat agricole français, de gauche, dont la ligne est présentée comme "plus radicale". L’Humanité relève que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs oublient de rappeler, dans leurs appels à la mobilisation, "tout ce que les gouvernements successifs leur ont déjà accordé : des mesures favorisant surtout les grandes exploitations, aux dépens de bon nombre de paysans".
La presse française et internationale reviennent aussi ce matin sur la guerre en Ukraine, où l’armée russe poursuit sa progression. La durée de ce conflit, bientôt 1000 jours, fait la Une du journal La Croix, qui raconte des Ukrainiens à la fois gagnés par la lassitude et accoutumés à la guerre, notamment à Kiev, où les alertes aériennes "font partie de la routine", malgré le stress et le manque de sommeil. Après les attaques russes massives de ce week-end qui ont fortement endommagé les infrastructures énergétiques, la pression s’accroît chaque jour un peu plus sur les civils.
Le journal suisse Le Temps s’est rendu, lui, à Pokrovsk, la quatrième ville du Donbass sous contrôle de Kiev, dont les forces russes se rapprochent et dont les habitants sont confrontés à présent à cet "insupportable dilemme" : "partir ou rester". Les Ukrainiens, que Die Zeit ne voit pas sauvés par les missiles de longue portée américains, finalement autorisés par l’Administration Biden : "Avant que Trump n’arrive au pouvoir, (le président des Etats-Unis) tente de placer l’Ukraine dans une position de négociation plus favorable. et de sauver son héritage. Mais il est peu probable que l’un ou l’autre réussisse", cingle l’hebdomadaire allemand.
Pendant ce temps, Donald Trump continue à désigner les membres de sa future administration. Parmi eux, le climatosceptique Chris Wright, prochain secrétaire à l'Énergie. Cette nomination, ainsi que celle de Doug Burgum à la tête d’un nouveau Conseil national de l’énergie, sont présentées par The Wall Street Journal comme le signe d’une "renaissance énergétique américaine". "Les deux candidats comprennent le fonctionnement des marchés de l'énergie, contrairement aux responsables de Joe Biden dont le premier objectif était de bloquer les énergies fossiles américaines", critique le quotidien conservateur, en saluant le fait que "la première mission de Doug Burgum sera de revenir sur les réglementations de l’Administration Biden qui ont entravé l'exploitation de ces ressources". Ce "renouveau" énergétique américain n’a pas échappé aux défenseurs des énergies fossiles… en Australie, où The Australian, le journal fondé par l’ami de Donald Trump, le magnat Rupert Murdoch, cite le plaidoyer des responsables de l’anglo-suisse Glencore, l’un des plus grands groupes miniers au monde, exhortant le gouvernement d’Anthony Albanese à "ralentir la transition du charbon vers les énergies renouvelables", au motif que l’Australie, où le groupe exploite plusieurs mines, "risque de prendre du retard en matière d’énergie bon marché, au moment où Donald Trump met en œuvre son plan pour développer les énergies fossiles aux États-Unis".
On ne se quitte pas là-dessus. Si ces nouvelles vous donnent le blues, je vous recommande de jeter un cil à L’Equipe, qui revient sur une autre renaissance, plus sympathique, celle-là - celles des Bleus, qui ont battu l'Italie hier soir, chez elle, à Milan, 3 à 1 et retrouvé de belles couleurs, trois jours après le nul décevant face à Israël. Une victoire qui permet à l’équipe de France de prendre la tête de son groupe en Ligue des nations. La preuve qu’il ne faut jamais perdre espoir.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse (du lundi au vendredi, à 7h20 et 9h20 heure de Paris). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.