Présidentielle américaine : Donald Trump, l'éternel "come-back kid"
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À la Une de la presse américaine, ce mercredi 6 novembre, les premières réactions aux élections aux États-Unis, où Donald Trump revendique la victoire à la présidentielle.
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À la Une de la presse américaine, les premières réactions aux élections aux États-Unis, où Donald Trump revendique la victoire à la présidentielle.
Dans le sillage du candidat républicain, The New York Post, éternel soutien de Donald Trump, clame lui aussi que ça y est, les jeux sont faits, et que l’ex-président a de nouveau réussi à "surmonter tous les obstacles" pour revenir à la Maison-Blanche. Officiellement, le match n’est pas encore plié, mais du côté des démocrate, "la fête est déjà terminée" d’après The Daily Beast, qui rapporte que "des milliers de personnes qui avaient commencé la soirée dans la joie à l'université Howard de Washington sont reparties, désespérées, sans même avoir entendu" Kamala Harris. Une atmosphère de "défaite", dit aussi Politico, qui fait également état du "désespoir" des démocrates, "alors que les scores de Donald montent minute après minute sur le champ de bataille". Le désespoir après un bref instant de soulagement – soulagement que la campagne soit enfin terminée, d’après The Los Angeles Times, qui affirme que "la plupart" des Américains – "à l’exception, peut-être, des membres des Masochistes Anonymes", se sont sentis "heureux" que la campagne soit enfin derrière eux.
Et maintenant ? The Washington Post se demande si les Américains vont continuer à "déshumaniser les voisins avec lesquels ils ne sont pas d’accord, à dramatiser les défauts de la nation et à attendre un Armageddon", ou reprendre la politique du "comme d’habitude, un jour, un problème, un compromis à la fois". Une hypothèse probablement trop optimiste, tant la nation américaine apparaît profondément divisée. Le quotidien de Washington précise que ces divisions se font "en fonction du sexe, de la race et de l’éducation" des électeurs, également partagés sur la nature des "enjeux considérés comme les plus importants" : l’immigration et l’inflation pour les partisans de Trump, le droit à l’avortement pour ceux de de Harris. "Pour les deux camps, la question de la démocratie a été au premier plan, même si leur perception de ce qui menace les normes démocratiques est très différente", note le journal. Une analyse que confirme le dessin de Martyn Turner, publié sur le réseau social X, où chacun des deux camps considère la victoire de l’autre comme signifiant "la fin du monde d’avant".
Parmi les principaux facteurs de ces divisions, le genre et le niveau de diplôme des électeurs semblent avoir joué à plein. The New York Times parle même d’une "bataille des sexes" et d’une "ligne de fracture" entre l’électorat féminin et masculin. Le journal publie un sondage qui montre de façon très claire l’ampleur du fossé entre l’électorat féminin, largement favorable à Harris (+9 %) et l’électorat masculin pro-Trump (+8 %). Le fossé est encore plus grand entre les plus diplômés, avec +19 % pour la candidate démocrate, et les moins diplômés, +10 % pour Trump. Quand on cumule le genre et le niveau de diplômes, l’écart est saisissant, atteignant 43 points.
La presse américaine évoque aussi les répercussions de la guerre à Gaza sur cette élection. Le conflit semble surtout avoir pesé défavorablement côté démocrate, comme en témoigne la tribune d’une chroniqueuse du New York Times, spécialisée dans le Moyen-Orient, qui explique avoir voté pour Kamala Harris, mais avec beaucoup de réticence. "Les horreurs de Gaza pèsent sur ma conscience", écrit Megan K. Stack, en exprimant son sentiment d’être "du mauvais côté de l’histoire". À Detroit, dans le Michigan, de nombreux habitants de Dearborn et des environs, où se trouve la plus forte concentration de résidents d'origine arabe des États-Unis, expliquent à Detroit News que l’économie et la guerre à Gaza ont figuré parmi leurs principales préoccupations. C’est la raison pour laquelle ils ont voté pour la candidate du Parti vert, Jill Stein ou pour Donald Trump.
La presse américaine tente à présent de dédramatiser cette élection. Après des mois de tension, The Wall Street Journal tente de rassurer ses lecteurs en leur rappelant que "l’Amérique a traversé beaucoup d’épreuves", et que s’ils pensent que cette année 2024 constitue "une période d’anxiété maximale", c’est qu’ils sont "trop jeunes pour [se] souvenir de 1968, avec ses émeutes et les assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy". "Pourtant, le pays s’en est sorti, et il en sera de même cette fois-ci, quel que soit le vainqueur de la Maison Blanche", assure le journal. "Oui les enjeux sont élevés, mais notre démocratie survivra à ces élections", veut croire aussi USA Today.
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