S1E267: Alimentation Couche-Tard : des résultats qui marquent un point d’inflexion, selon Luc Girard
Description
GESTIONNAIRES EN ACTION. Alimentation Couche Tard (ATD, 74,11$) a dévoilé le 2 septembre des résultats financiers légèrement supérieurs aux prévisions pour le premier trimestre de son exercice 2026.
«Ce que je retiens avant tout, c'est la fin d'un cycle de recul aux États-Unis. On parle d'une progression de 0,4 % des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an). C'est modeste, oui, mais c'est surtout symbolique. On assiste à un point d'inflexion après sept trimestres consécutifs de baisse», résume Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins.
Il ajoute que le chiffre d'affaires est en léger recul à 17,3 milliards de dollars américains (G$US), tout en étant aussi supérieur aux prévisions des analystes, tout comme le bénéfice par action de 0,78$US.
«Ce n'est pas un trimestre spectaculaire, bien évidemment, mais c'est rassurant. Ce qu'on voit ici, c'est une entreprise qui continue d'exécuter, même dans un environnement macroéconomique complexe. Pour les investisseurs, c'est un signal clair de résilience», juge-t-il.
La seule ombre au tableau se situe du côté des marges bénéficiaires sur les ventes de carburant aux États-Unis.
«C'est vraiment l'élément central du trimestre. Les marges sur le carburant ont reculé d'environ 10%. Elles sont passées de 41,5 cents à 37 cents le gallon. Forcément, le recul a un effet direct sur le bénéfice de l’entreprise. Mais attention, il faut remettre tout ça en perspective. On sort d'une période où les marges étaient exceptionnellement élevées, qui étaient dopées par l'inflation énergétique et aussi les tensions sur l'offre», explique-t-il.
Les résultats de Couche-Tard étaient aussi les premiers à être dévoilés depuis l’abandon de l’acquisition de Seven & i Holdings, qui possède entre autres la bannière 7-Eleven.
«Cette décision montre beaucoup de maturité stratégique. On parlait quand même d'une transaction de 46G$US, qui aurait quand même alourdi le bilan de façon significative. Dans le contexte actuel, où vous avez un coût de financement qui demeure élevé, où l'inflation maintient une pression sur les coûts opérationnels et où les marchés sont de plus en plus exigeants, on pense vraiment que c'était la bonne décision à prendre», analyse Luc Girard.
Il souligne aussi que la direction de Couche-Tard a recommencé à racheter massivement de ses actions après la fin du premier trimestre. «On parle de près de 1G$US en rachats d'actions depuis la fin juillet. C'est un message qui est très clair. La direction estime que le titre est sous-évalué et elle agit donc en conséquence», affirme-t-il.
L’oeil sur des actifs d’EG Group?
Au mois d'août, divers médias ont parlé de la possibilité que la britannique EG Group puisse céder ses activités américaines de dépanneurs et de stations-services. Une telle acquisition serait, selon le gestionnaire de portefeuille, à la portée de Couche-Tard. «EG Group, effectivement, possède environ 1700 sites aux États-Unis et Couche-Tard a la capacité pour absorber ce type d'actifs sans fragiliser son bilan. La discipline est toutefois la clé. La société ne fera pas une acquisition à n'importe quel prix, surtout dans un contexte où les marchés sont plus volatils et que les investisseurs sont beaucoup plus attentifs à la qualité des actifs», raconte Luc Girard.
Selon lui, Couche-Tard reste une entreprise résiliente, bien gérée et possède une capacité d'adaptation remarquable dans un environnement où l'inflation est modérée mais persistante et où les taux d'intérêt restent restrictifs.
*Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.
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