DiscoverAujourd'hui l'économie«Dry January»: le mois de «janvier sans alcool» fait les affaires des producteurs d'alcool
«Dry January»: le mois de «janvier sans alcool» fait les affaires des producteurs d'alcool

«Dry January»: le mois de «janvier sans alcool» fait les affaires des producteurs d'alcool

Update: 2025-01-09
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Le phénomène, d'année en année, séduit aussi bien en France qu'aux États-Unis en passant par le reste de l'Europe. Le « dry January », traduisez « janvier sec » ou « sobre », un mois sans consommer une goutte d'alcool. Cette tendance est certes portée par une question de santé publique, mais elle cache de nombreux enjeux économiques. Décryptage. 

 

Cet engouement pour l'abstinence en matière d'alcool a le vent en poupe depuis une dizaine d'années. Le mouvement est né aux États-Unis et est ensuite arrivé par l'Angleterre. Un concept qui prend ses racines dans les excès des fêtes de fin d'année, où l’alcool s’invite à table plusieurs jours d'affilée. L'idée est donc d'arrêter net sa consommation pour « se refaire une santé ». Rien qu'en France, d'après un sondage de l'IFOP, une personne sur trois dit être sobre en janvier.

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Cela a pour effet une baisse de la vente d’alcool. Le phénomène ne date d’ailleurs pas d’hier puisque, historiquement, janvier a toujours été un mauvais mois pour l'industrie de l'alcool. Le dry january n'arrange donc pas les affaires des acteurs du secteur. Le phénomène a pris une telle ampleur que les géants de la boisson alcoolisée ne peuvent pas se permettre de passer à côté de cette mode. Les alcooliers et les producteurs doivent donc s'adapter pour ne pas perdre de parts de marché. 

Un marché à 11 milliards de dollars 

L’alternative aux boissons traditionnellement alcoolisées, ce sont les boissons sans alcool. Qu'il s'agisse du vin, de spiritueux, d'effervescents ou de la bière, ces produits inondent le marché. Sur ces cinq dernières années, les rayons sont passés d'une dizaine de références à plus de 250. Et justement, le marché mondial de la boisson sans alcool a explosé. En 2022, il a dépassé les onze milliards de dollars. Sa croissance annuelle est d'ailleurs estimée aux alentours de 7 %. 

Si de petites marques ou des viticulteurs se sont positionnés sur ce marché, les grands industriels de l'alcool sont également présents : il suffit de regarder un match de foot ou de rugby à la télé pour voir des pubs autour des terrains de boissons sans alcool produites par ces grands groupes... Comme Guinness 0.0 % ou Heineken 0.0 %. 

Les producteurs d’alcool à l’attaque  

Heineken a investi ces dernières années plus de six millions d'euros pour développer la technologie nécessaire à la conception de bouteilles de bières sans alcool pour que ses produits aient le même goût que les contenus alcoolisés. Le leader mondial du secteur, AB Inbev, l'a parfaitement intégré dans son plan de développement. Cette année, il estime que les bières sans alcool vont représenter au moins 20 % de sa production totale : une bouteille sur cinq sortie d'usine par ce géant de l'alcool n'en contiendra finalement pas. 

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La demande est forte et le marché de la bière sans alcool est en pleine expansion. Il croît plus vite que celui de la bière classique. Cette croissance s'explique par une hausse du nombre de consommateurs donc, mais aussi par la diversification de l'offre, tout comme de sa qualité. Finalement, le vers d'Alfred de Musset (La coupe et les lèvres, 1831) devenu dicton « qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse » ne fait définitivement plus recette en 2025. Dorénavant, le flacon se suffit à lui-même ! 

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RFI