À la Une: dans l’enfer des prisons chinoises
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C’est un témoignage glaçant que publie Libération à Paris mardi 16 septembre : celui de Rémi, 48 ans, qui a passé deux ans et quatre mois dans les prisons chinoises. « Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour trafic de drogue à l’issue d’un simulacre de procès, ce commerçant qui vivait et travaillait en Chine depuis 2006 a finalement été acquitté avant d’être sommé de quitter le pays, dépouillé de tous ses biens. »
Et « la première fois que Rémi débarque à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, en mars 2022, relate le journal, le médecin des urgences constate ses multiples traumatismes corporels et psychologiques. (…) Son corps tout entier porte encore les stigmates de nombreuses blessures non soignées » : fractures diverses, au poignet, à la mâchoire, douleurs articulaires et lombaires, troubles digestifs et ophtalmologiques. Et surtout un très lourd stress post-traumatique.
« Il est temps de reconnaître que la Chine est une dictature »
« Ce récit inédit dans l’enfer des geôles chinoises offre une plongée glaçante au cœur du système carcéral de la deuxième puissance économique mondiale », pointe Libération. Un témoignage d’autant plus accablant qu’il met aussi gravement en cause les autorités diplomatiques françaises, pourtant tenues à la protection de leurs ressortissants. « Or, relève le journal, si Rémi a bien reçu plusieurs visites consulaires au cours de sa détention, il n’a jamais bénéficié du moindre soutien juridique ou matériel. "J’ai été torturé par la Chine et abandonné par la France, résume-t-il. Aujourd’hui, je veux que les gens sachent tout ce que j’ai vécu". »
Commentaire de Libération : « la Chine est devenue un pays dangereux pour les étrangers. On sait depuis un moment que le régime de Xi vire de plus en plus autoritaire. (…) On sait désormais que toute personne présente sur le territoire chinois peut être l’objet de mauvais traitements et la population locale, elle, ne peut bénéficier d’aucune aide extérieure. (…) Il est temps de reconnaître que la Chine est une dictature (…) et de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger tous ceux qui peuvent l’être. »
Poutine tout-puissant
À la Une également, « les jeux de guerre de Vladimir Poutine » : c’est le titre de l’éditorial du Figaro. « À quoi joue Vladimir Poutine ? », s’interroge le journal. « Trop de drones “s’égarent“ ces temps-ci dans l’espace aérien polonais ou roumain pour que la Russie puisse se dissimuler derrière des “ accidents“ ou des “allégations infondées“. Il ne fait aucun doute que, ragaillardi par le traitement “tapis rouge“ reçu de Donald Trump à Anchorage, puis de Xi Jinping à Tianjin et Pékin, le chef du Kremlin a décidé de tester l’Otan. (…) Pour l’instant, les incursions russes ont apporté deux enseignements précieux au Kremlin, relève Le Figaro. Le premier confirme le désengagement américain à bas bruit : Trump se montre de plus en plus enclin à regarder ailleurs, trouvant une excuse à chaque nouvelle provocation de Moscou. Le second tient à la vulnérabilité des Européens face à un usage massif de drones, produits à la chaîne par l’économie de guerre russe. »
Sanctions ?
Justement, côté américain, « il est temps que le Congrès agisse en faveur de l’Ukraine », s’exclame le Wall Street Journal. « Le projet de loi sur les sanctions contre la Russie est en suspens depuis des mois, soi-disant pour permettre à Donald Trump de mener sa politique internationale personnelle. Le président de la Chambre des représentants Mike Johnson et le chef du Parti républicain John Thune se sont inclinés par loyauté partisane. Mais le Congrès est doté de prérogatives et de responsabilités propres pour protéger les intérêts du pays et la sécurité nationale. S’il continue à refuser le vote des sanctions contre Moscou, il se rendra complice du sort qui attend l’Ukraine. »
Action militaire ?
Et pour en revenir à l’Europe, il ne faut pas faire l’autruche : « l’Europe est en guerre ! », selon ce qu’affirme Garry Kasparov dans une tribune publiée par Die Welt en Allemagne. Pour l’ancien champion du monde d’échecs, « aucun observateur raisonnable de la géopolitique ne peut nier que l’Europe est actuellement en guerre contre le régime de Poutine. Mais les dirigeants européens, déplore-t-il, n’ont jusqu’à présent pas réussi à mobiliser la volonté politique nécessaire pour s’exprimer et déclarer ouvertement cette réalité. »
Et Gary Kasparov d’appeler à une action militaire européenne : « tous les futurs pourparlers de paix dépendent d’une démonstration de force immédiate, affirme-t-il. Il est temps d’affronter les adversaires du monde libre sur le champ de bataille. La seule issue acceptable à la guerre menée par Poutine et à la lutte contre la tyrannie dont elle fait partie est une victoire totale. »