☕️ Big Bank Theory
Description
Cette semaine, les banques centrales se retrouvent au centre de l’actualité, entre enjeux politiques, orientations monétaires et risques inflationnistes.
🇺🇸 États-Unis
Aux États-Unis, la Maison Blanche cherche à renforcer son emprise sur la Fed en tentant de limoger un gouverneur d’un autre bord politique et en poussant des proches du pouvoir comme Stephen Miran à occuper des postes stratégiques. À l’approche de la fin du mandat de Jerome Powell, le président des États-Unis pourrait accentuer cette pression, ce qui nourrit la crainte d’une institution plus dépendante et risque de fragiliser la confiance des investisseurs. Pour rappel, l’indépendance des banques centrales est essentielle pour garantir la stabilité des prix et agir dans l’intérêt des citoyens.
Par ailleurs, la Réserve fédérale a abaissé ses taux directeurs la semaine dernière afin de relancer l’économie et redonner de l’élan à un marché de l’emploi fragilisé. Néanmoins, cette décision ravive aussi les craintes d’un retour de l’inflation. Dans ce contexte, le PCE core trimestriel est en hausse à 2,60%, au-dessus du consensus et de l’objectif des 2,00% de la Fed, renforçant les inquiétudes sur la dynamique des prix. Dans un environnement géopolitique et commercial tendu, la trajectoire de l’inflation pourrait devenir un enjeu central à moyen terme.
Toutefois, L’OCDE estime que la Fed pourrait abaisser ses taux à trois reprises d’ici le printemps 2026, portant les taux à une fourchette de 3,25% à 3,50%. Ces baisses de taux exerceraient une pression à la baisse sur le dollar, ce qui risquerait de fragiliser les importations américaines.
🇪🇺 Europe
En Europe, la Banque centrale européenne est déterminée à maintenir l’inflation autour de 2,00%. Depuis le début de l’année, l’inflation recule, portée par la baisse des prix de l’énergie et des tensions sur l’offre de biens et services. Ce contexte pourrait favoriser une baisse des taux directeurs, afin de soutenir une économie au ralenti.
Du côté de la Suisse, la Banque nationale a choisi de maintenir son taux directeur à 0%, une décision largement attendue en raison d’une hausse de l’inflation au cours des derniers mois. Il s’agit du premier statu quo depuis mars 2024, après une série de baisses consécutives. La BNS devra prêter attention à la hausse des droits de douane à 39%, sur les exportations vers les États-Unis. Ainsi, si l’inflation continue de progresser, l’institution pourrait être contrainte de resserrer sa politique monétaire.
En France, la dette publique grimpe, tandis que les taux de rendement des obligations d’État 10 ans évoluent à des niveaux historiques. Face à cette situation, le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, hérite d’un climat politique tendu et se voit confier la mission de trouver le remède miracle contre la dette. En l’absence de mesures concrètes, la pression sur les finances publiques risque de s’intensifier, fragilisant durablement la stabilité économique.
🇨🇳🇯🇵 Asie
Du côté asiatique, la Banque populaire de Chine a maintenu son taux préférentiel de prêt à un niveau historiquement bas, conformément aux attentes. Dans un contexte de ralentissement économique, Pékin pourrait poursuivre cette orientation et même assouplir davantage sa politique monétaire pour soutenir l’économie.
Au Japon, la BOJ est scindée en deux camps, l’un en faveur d’une hausse pour juguler l’inflation, l’autre d’une baisse des taux pour stimuler l’activité économique. Par ailleurs, l’indice des prix à la consommation de base stagne à 2,00% sur un an, en ligne avec l’objectif de la Banque centrale. Cette stabilisation progressive des prix à moyen terme pourrait offrir un répit aux ménages et favoriser un regain de consommation après une période en berne.
🛢️ Matières premières
Côté matières premières, l’or atteint des niveaux historiques, porté par la montée des tensions en Europe de l’Est, ainsi que par l’orientation plus accommodante de la politique monétaire de la Fed.
Du côté du pétrole, les cours repartent à la hausse, portés par trois évènements : la menace de nouvelles sanctions européennes contre Moscou, des frappes ukrainiennes sur des raffineries russes, et une baisse surprise des stocks de brut américain.
----
Un podcast Widoowin Cross Asset Solutions - rédigé par Eloi Buffeteau et Quentin Di Dia