C'est arrivé à Joe Dassin
Update: 2024-11-25
Description
L’autre jour, je remontais les Champs-Elysées et c’est terrible : pas moyen de ne pas penser à Joe Dassin. Incroyable comme cette chanson qui n’avait d’autre vocation que d’être consommée dans l’instant puis de tomber dans l’oubli sous des centaines d’autres est connue encore aujourd’hui de tous. Y compris de ceux qui n’ont pas connu cette époque où on les remontait, ces Champs, pour aller au cinéma, au Lido, au Pub Renault ou Citroën pour y boire un verre entre copains. Non, si quand on passe en voiture, ça ne saute pas aux yeux, les Champs de l’époque de Joe Dassin, c’était autre chose. Déjà, comme la Grand Place de Bruxelles, les touristes ou gens de passage étaient perdus au milieu de Parisiens qui aujourd’hui, ont déserté ces lieux beaucoup trop fréquentés et parce que plus aucun commerce ne les concerne.
Mais la chanson est restée, comme si on n’accordait plus aux paroles la place qu’elles méritent. Et c’est d’ailleurs singulier quand on sait que Joe Dassin n’est lui-même ni Parisien, ni Français d’origine. On connaît l’histoire de son grand-père Samuel qui arrive, adolescent, à New York parce que Juif, il a fui les massacres et persécutions en Russie. Il parle à peine trois mots d’Anglais aussi, quand l’employé du service immigration lui demande son nom, il lui bredouille dans sa timidité un nom tellement incompréhensible que le gars le lui fait répéter plusieurs fois avec force d’impatience. Et là, croyant qu’il lui demande la ville d’où il vient, le jeune homme dit “Odessa”. “Ah Odessa ! Alors on va faire simple : tu t’appelleras désormais Dassin.” Ainsi naît Joseph Dassin, une vingtaine d’années plus tard, nous sommes en 1938, l’Amérique a bien changé, la famille Dassin aussi, Jules, le fils de Samuel et père du petit Joe, est metteur en scène de théâtre. Bientôt il passe derrière la caméra et devient un des réalisateurs hollywoodiens en vue. Mais en 1950, il est rattrapé par la chasse aux communistes lancée par le Congrès américain et le FBI. Bien qu’il ait quitté le parti à la fin des années 30, Jules Dassin quitte l’Amérique avec sa famille en 1950. Joe a donc douze ans quand il découvre la France et la Suisse dans laquelle il suit les divers engagements de ses parents : 11 écoles en six ans, ce n’est pas facile.
Alors, après son bac, il quitte l’Europe pour rejoindre cette Amérique qui l’a vue naître. Pour payer ses études universitaires, il jobbe et n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis, accepte tous les boulots. Et il y parvient, un Master en Anthropologie, au bout de cinq ans. Nous sommes dans le Michigan, il y croise un jeune étudiant juif comme lui, mais qui a laissé tomber les études pour la chanson. Alors Joe apprend la guitare comme son pote Robert Zimmerman qui ne s’appelle pas encore Bob Dylan. De retour à Paris, Joe se destine à un tas de choses mais pas la chanson, c’est un accident de la vie : la chanson qu’il a enregistrée pour l’anniversaire de la femme qu’il aime, est entendue par une de ses amies qui travaille chez CBS, la firme américaine qui vient d’ouvrir ses bureaux à Paris. Un Américain qui chante en Français ? Mais c’est excellent ! Voilà le gars qui nous faut. Oui, tout ça est vraiment arrivé à Joe Dassin, ça s’appelle la Légende.
Mais la chanson est restée, comme si on n’accordait plus aux paroles la place qu’elles méritent. Et c’est d’ailleurs singulier quand on sait que Joe Dassin n’est lui-même ni Parisien, ni Français d’origine. On connaît l’histoire de son grand-père Samuel qui arrive, adolescent, à New York parce que Juif, il a fui les massacres et persécutions en Russie. Il parle à peine trois mots d’Anglais aussi, quand l’employé du service immigration lui demande son nom, il lui bredouille dans sa timidité un nom tellement incompréhensible que le gars le lui fait répéter plusieurs fois avec force d’impatience. Et là, croyant qu’il lui demande la ville d’où il vient, le jeune homme dit “Odessa”. “Ah Odessa ! Alors on va faire simple : tu t’appelleras désormais Dassin.” Ainsi naît Joseph Dassin, une vingtaine d’années plus tard, nous sommes en 1938, l’Amérique a bien changé, la famille Dassin aussi, Jules, le fils de Samuel et père du petit Joe, est metteur en scène de théâtre. Bientôt il passe derrière la caméra et devient un des réalisateurs hollywoodiens en vue. Mais en 1950, il est rattrapé par la chasse aux communistes lancée par le Congrès américain et le FBI. Bien qu’il ait quitté le parti à la fin des années 30, Jules Dassin quitte l’Amérique avec sa famille en 1950. Joe a donc douze ans quand il découvre la France et la Suisse dans laquelle il suit les divers engagements de ses parents : 11 écoles en six ans, ce n’est pas facile.
Alors, après son bac, il quitte l’Europe pour rejoindre cette Amérique qui l’a vue naître. Pour payer ses études universitaires, il jobbe et n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis, accepte tous les boulots. Et il y parvient, un Master en Anthropologie, au bout de cinq ans. Nous sommes dans le Michigan, il y croise un jeune étudiant juif comme lui, mais qui a laissé tomber les études pour la chanson. Alors Joe apprend la guitare comme son pote Robert Zimmerman qui ne s’appelle pas encore Bob Dylan. De retour à Paris, Joe se destine à un tas de choses mais pas la chanson, c’est un accident de la vie : la chanson qu’il a enregistrée pour l’anniversaire de la femme qu’il aime, est entendue par une de ses amies qui travaille chez CBS, la firme américaine qui vient d’ouvrir ses bureaux à Paris. Un Américain qui chante en Français ? Mais c’est excellent ! Voilà le gars qui nous faut. Oui, tout ça est vraiment arrivé à Joe Dassin, ça s’appelle la Légende.
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