Chaque record de l’or est un aveu d’échec. S’il dépasse aujourd’hui 3500 dollars l’once, ce n’est pas parce que l’or est fort, c’est parce que nos institutions sont faibles. Quand les marchés cessent de croire au dollar et à la banque centrale américaine ils se réfugient dans le seul actif qui ne promet rien… mais qui, lui, ne trahit jamais. C'est ce que nous explique Amid Faljaoui directeur du magazine économique Trends tendances.

Depuis janvier dernier, le métal jaune a gagné 34 %. Mais pourquoi les investisseurs sont-ils à ce point focalisés sur l’or ?
La réponse, c'est la perte de confiance, et cette fois c'est Donald Trump qui a déclenché l'incendie. Le président américain a mis la pression sur la banque centrale américaine pour qu'elle baisse ses taux d'intérêt. Il est même allé jusqu’à tenter de limoger une gouverneure de la Fed, en l’occurrence Lisa Cook. Pour les investisseurs, le message est limpide : si la banque centrale américaine perd son indépendance et devient un simple instrument de la Maison-Blanche, alors qui garantira encore la lutte contre l’inflation ?

Dans un climat anxiogène, le réflexe est toujours le même : on se tourne vers le métal jaune. Et selon les experts, tous les indicateurs convergent pour faire grimper sa valeur : le dollar est chahuté, les bons du Trésor américains sont fragilisés par l’explosion de la dette américaine, et même les promesses politiques semblent s’évaporer.

Résultat ? Quand plus rien ne rassure, l’or attire. Aussi bien les investisseurs privés que les banques centrales du monde entier achètent de l’or comme jamais auparavant.

Certains analystes estiment que ce n’est qu’un début. Goldman Sachs évoque déjà un cours à 4 000 dollars l’once d’ici l’année prochaine. Et l’argent, le petit frère de l’or, profite lui aussi de cette dynamique : il vient de dépasser les 40 dollars l’once, son plus haut niveau depuis 14 ans.

Mais derrière cette envolée, une vérité plus sombre se dessine : chaque fois que l’or bat un record, c’est parce que la confiance ailleurs s’effondre. Aujourd’hui, c’est la confiance dans les institutions, dans les banques centrales, dans la stabilité monétaire qui vacille. L’or brille, oui — mais il brille parce que le reste s’assombrit.

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--- La chronique économique d'Amid Faljaoui, tous les jours à 8h30 et à 17h30.

  

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