DiscoverReportage internationalDans son conflit avec la Chine, Taïwan observe de près la présidentielle américaine
Dans son conflit avec la Chine, Taïwan observe de près la présidentielle américaine

Dans son conflit avec la Chine, Taïwan observe de près la présidentielle américaine

Update: 2024-10-30
Share

Description

Menacée quotidiennement par la Chine, qui nie toute souveraineté taïwanaise, la petite île de 23 millions d'habitants suit de très près l'élection présidentielle américaine. Car Taïwan dépend largement des États-Unis, son premier partenaire stratégique, pour assurer sa protection. Côté républicain, Donald Trump a multiplié les commentaires négatifs envers Taïwan, tandis que côté démocrate, Kamala Harris est restée prudente sur la position à adopter envers l'île. Alors, comment cette élection est perçue au sein de la société taïwanaise, à moins d'une semaine des premiers scrutins ?

De notre correspondant à Taipei Jules Bois,

Comme tous les mardis soir, Chang-De retrouve son association de protection civile. Le jeune homme de 23 ans se prépare en cas de catastrophe naturelle, mais également en cas de conflit ouvert avec la Chine. Les élections américaines ont beau être loin de son quotidien, savoir qui l'emportera a son importance : « Peut-être qu'au fond, je préfère Trump. Parce que lors de son dernier mandat, il a franchi beaucoup de limites en faveur de Taïwan que le système diplomatique américain n'osait pas faire auparavant. »

Pour Taïwan, l'enjeu est là : savoir comment les États-Unis protégeront Taïwan face à la Chine. Wu'er Kaixi, ancien leader étudiant des manifestations de la place Tian'anmen, est désormais un proche du parti présidentiel, fermement opposé à l'existence d'une seule Chine : « Taïwan observe les États-Unis de près. Mais le tableau d'ensemble est bon. Les États-Unis sont parvenus à ce consensus : nous ne pouvons pas laisser un scénario comme l'Ukraine se passer dans le détroit de Taïwan. »

Prudent, il n'affiche aucune préférence, mais selon lui, peu importe qui sera bientôt à la tête de la Maison Blanche, Taïwan sera obligé de composer avec : « Je ne pense pas que nous ayons tellement le choix. Je pense que Taïwan aura une bonne attitude envers les États-Unis, quelle que soit la personne qui arrivera au pouvoir. »

À lire aussiLes États-Unis deviennent le principal marché d'exportation de Taïwan

« Trump est une personne qui va essorer Taïwan »

Alexander Huang est directeur des affaires internationales du KMT, principal parti d'opposition qui rejette toute volonté d'indépendance. Le parti ne soutient officiellement aucun candidat en particulier, mais le projet des républicains pour Taïwan l'inquiète : « Trump veut que nous payions plus. Sous Trump, nous avons dépensé chaque centime pour ce que nous avons acheté. Donald Trump est une personne qui va essorer Taïwan pour augmenter nos investissements et nos dépenses de défense. Et ce sera financé par les impôts taïwanais, jamais par les impôts américains. Je pense que ça aura un goût vraiment amer pour n'importe quel politicien, quel que soit son parti. »

Mais selon lui, les démocrates de Kamala Harris, quoique plus modérés, sont sur la même ligne : « Peu importe qui gagne, il y a un consensus à Washington pour que Taïwan continue à augmenter son budget de la défense. Donc, nous voulons bien augmenter ce budget, mais en se focalisant aussi sur l'éducation et les exercices d'entraînement. Parce que des soldats très bien formés combattent mieux. »

Tous s'accordent sur la continuité d'un soutien américain, mais les moyens qu'emploieront républicains ou démocrates pour défendre l'île auront un impact majeur sur Taïwan pour les quatre prochaines années.

À lire aussiQue signifie l'aide militaire accordée par les États-Unis à Taïwan?

Comments 
In Channel
loading
00:00
00:00
x

0.5x

0.8x

1.0x

1.25x

1.5x

2.0x

3.0x

Sleep Timer

Off

End of Episode

5 Minutes

10 Minutes

15 Minutes

30 Minutes

45 Minutes

60 Minutes

120 Minutes

Dans son conflit avec la Chine, Taïwan observe de près la présidentielle américaine

Dans son conflit avec la Chine, Taïwan observe de près la présidentielle américaine

RFI