En Caroline du Nord, la bataille des démocrates pour garder des sièges au Congrès le 5 novembre
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Aides financières à l’Ukraine, politiques migratoires, ou gestion de la dette, les décisions sur ces sujets clivants passent par le Congrès, composé du Sénat et de la Chambre des représentants. Sur les 435 sièges de la chambre basse, renouvelés en novembre, seuls une quarantaine sont jugés « compétitifs », c’est-à-dire que la course est serrée entre candidats démocrates et républicains. Dans la première circonscription de Caroline du Nord, le démocrate sortant Don Davis pourrait ainsi perdre son siège face à Laurie Buckhout, républicaine. Dans toute la région, les démocrates se mobilisent pour remporter cette élection.
De notre envoyé spécial à Henderson,
Tom, 62 ans, est venu de Virginie, État voisin de la Caroline du Nord, pour tracter, certes pour Kamala Harris, mais aussi pour d’autres candidats de cette région rurale, dont le démocrate Don Davis, qui se représente à la Chambre des représentants pour la première circonscription de la Caroline du Nord. « La seule course qui a des conséquences pour moi, c'est la présidentielle, opine Tom, cela étant dit, je sais qu’avec Don Davis, c’est une course-clé pour que les démocrates aient le contrôle du Congrès. Kamala Harris aura beaucoup de mal à faire quoi que ce soit si elle n’a pas le Congrès avec elle, donc c’est sûrement le deuxième scrutin le plus important pour moi. »
Un constat partagé par Rachel. Cette militante regrette la polarisation de la politique où un dialogue entre les deux partis au Congrès est impossible. C’est pourquoi une majorité démocrate est d’autant plus importante, selon elle. « J’ai l’impression qu’on est coincés : le président peut avoir une idée pour réduire la dette étudiante ou pour améliorer la situation pour les migrants, et ils sont coincés, car le Congrès ne passera rien, se désole-t-elle. Ou quand le Congrès et les deux partis se sont finalement mis d’accord sur une loi sur l’immigration, Donald Trump a tout bloqué afin d’éviter que les gens pensent que la situation s’était améliorée avant l’élection… On est juste bloqués et on ne peut pas aller de l’avant. »
Les conséquences du redécoupage électoral
Don Davis avait été élu il y a deux ans avec 52 % des voix, mais les contours de sa circonscription ont depuis été redessinées par les républicains au pouvoir en Caroline du Nord, rendant cette élection gagnable pour la candidate républicaine, Laurie Buckhout. En effet, l’électorat est désormais divisé à cinquante-cinquante entre les deux partis.
Dans un QG démocrate local, Ben Lauwrence, soixante ans, véritable vétéran de la politique locale, apprécie particulièrement le programme du candidat démocrate. « Don Davis est juste en faveur des droits humains, il fait aussi campagne pour avoir des frontières plus fermées. C’est un militant qui se fait entendre pour les droits humains, les droits des femmes, les droits reproductifs et les droits de vote. C’est essentiel pour nous », confie Ben Lawrence, pour qui le programme du candidat démocrate est à la fois centriste et progressiste.
Un bon signe pour le candidat démocrate : début octobre, sa campagne avait récolté 5,2 millions de dollars, contre 3,9 millions de dollars chez sa rivale républicaine — dont 1,6 million qu’elle a financé elle-même.
À écouter dans Grand reportageLes démocrates de Caroline du Nord à l’assaut des électeurs ruraux