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Author: FRANCE 24

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Tous les jours, du lundi au jeudi, Christophe Dansette et les autres chroniqueurs de France 24 décryptent un grand thème de l’actualité économique en France et à l’étranger. 

86 Episodes
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La tension monte d’un cran entre les États-Unis et l’Union européenne. En réaction aux règles européennes qui encadrent les géants du numérique, Washington cible des personnalités européennes, dont Thierry Breton, privé de visa. Washington menace désormais des entreprises du Vieux Continent, engageant un bras de fer politique, économique et géopolitique. La guerre du numérique entre Washington et Bruxelles change de dimension. Les États-Unis ont interdit de visa cinq personnalités européennes, dont l’ancien commissaire Thierry Breton, figure clé de la régulation européenne des plateformes. En cause : les deux grandes lois européennes sur le numérique. Le Digital Services Act encadre les contenus en ligne et impose plus de transparence aux plateformes, tandis que le Digital Markets Act cible les pratiques anticoncurrentielles des géants du secteur. Washington y voit une atteinte à la liberté d’expression et une attaque directe contre les GAFAM. Ces règles se traduisent déjà par des sanctions : plus de 8 milliards d’euros d’amendes cumulées pour Google, 500 millions pour Apple, 200 millions pour Meta, et récemment 140 millions d’euros contre X. Face à cela, l’administration Trump menace désormais de s’en prendre à des groupes européens comme Spotify, Mistral AI ou Publicis, accentuant un bras de fer aux lourds enjeux de souveraineté numérique.
Le Danemark s’apprête à tourner une page historique : à partir du 1er janvier, l’opérateur public PostNord cessera totalement la distribution du courrier. Une première en Europe, observée de près par ses voisins, à commencer par la France. À partir du 1er janvier, Danemark ne distribuera plus de lettres via son opérateur public. PostNord, fondé il y a plus de 400 ans, se recentrera exclusivement sur les colis. Ce choix s’explique par l’effondrement du courrier : les volumes ont chuté de plus de 90 % depuis le début des années 2000. L’État danois, les banques et les entreprises communiquent désormais presque exclusivement par voie électronique. En 2023, le gouvernement a acté la fin du service universel postal, supprimant les subventions et faisant exploser le prix du timbre. La distribution des lettres sera désormais assurée par une entreprise privée, avec des inquiétudes pour les zones isolées. À l’inverse, la France a fait un autre choix : en juillet, La Poste a été reconduite pour dix ans, avec plus de 500 millions d’euros de compensation annuelle. Deux modèles, deux visions du service public postal.
Faute de budget adopté dans les temps, le gouvernement présente ce lundi une loi spéciale en Conseil des ministres. Un texte d’urgence pour éviter la paralysie de l’État, mais aux conséquences très concrètes pour les ministères, les contribuables et l’économie. La France devrait entamer l’année 2026 sans budget voté. Après le très probable échec du projet de loi de finances au Parlement, le gouvernement a recours à une loi spéciale, présentée ce lundi en Conseil des ministres, afin d’assurer la continuité des services publics. Ce texte minimaliste autorise l’État à lever l’impôt, à emprunter et à reconduire les dépenses essentielles, sur la base du budget 2025. Aucune réforme, ni hausse de crédits ne pourra être engagée. Les Armées, la Justice ou l’Éducation devront composer sans moyens supplémentaires, tandis que certains dispositifs, comme MaPrimeRénov’, pourraient être suspendus. Dépenses gelées, impôts figés Côté recettes, les impôts restent inchangés, mais le barème de l’impôt sur le revenu ne serait pas revalorisé, ce qui pourrait faire entrer près de 200 000 foyers supplémentaires dans l’impôt. La loi spéciale devrait être examinée au Parlement dans les prochains jours, avec un vote espéré avant Noël, en attendant l’adoption d’un budget complet début 2026, à moins que Sébastien Lecornu ne décide, en dernière minute de recourir au 49-3 ou encore d'innover en gouvernant par ordonnance.
Après vingt-cinq ans de négociations, l’Union européenne s’apprête à trancher sur l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur. Mais les oppositions restent fortes, notamment en France, et l’Italie pourrait faire basculer le rapport de force. En marge du sommet du Européen à Bruxelles, Ursula von der Leyen espère obtenir un feu vert politique pour signer enfin l’accord commercial entre l’Union européenne et l’Amérique du Sud. Pour être approuvé, le texte doit réunir le soutien d’au moins 15 États membres représentant 65 % de la population européenne. La France s’y oppose en l’état, tout comme la Pologne et la Hongrie, tandis que l’Italie de Giorgia Meloni penche elle aussi pour un report, demandant des garanties supplémentaires pour protéger son agriculture. Un refus italien pourrait repousser l’accord de plusieurs années, le président brésilien Lula ayant prévenu que ce serait sa dernière tentative. Un accord aux bénéfices économiques contestés L’accord vise à supprimer plus de 90 % des droits de douane entre deux marchés totalisant plus de 700 millions d’habitants. Bruxelles et Berlin y voient un levier pour soutenir l’industrie européenne, notamment l’automobile. Mais Paris redoute une concurrence jugée déloyale pour ses agriculteurs, malgré des quotas et des clauses de sauvegarde renforcées encore jugées insuffisantes. A Bruxelles, des milliers d'agriculteurs étaient réunis pour mettre la pression sur les dirigeants. 
La Commission européenne dévoile mardi son "paquet automobile", après une semaine de report. Au cœur du texte : la très sensible date de 2035, censée acter la fin des ventes de voitures thermiques neuves. Des fuites évoquent déjà un assouplissement sur fond de bras de fer industriel entre la France et l'Allemagne. Le grand plan automobile de la Commission européenne sera présenté ce mardi après-midi à Bruxelles, après avoir été repoussé d’une semaine. Il doit combiner simplification réglementaire, mesures industrielles et surtout une révision des standards CO₂, sur fond de pression des États et des constructeurs. Selon les informations de France 24, Bruxelles envisagerait de remplacer l’objectif de 100 % de réduction des émissions pour les voitures neuves à partir de 2035 par 90 %. Certains hybrides rechargeables ou véhicules à prolongateur d’autonomie roulant avec des carburants alternatifs ou du biofuel pourraient être vendus au-delà de 2035, à condition de compenser une partie des émissions via notamment de l'acier dit "vert". Paris, de son côté, pousse pour une logique de préférence "made in Europe" (contenu local, composants, batteries) pour protéger la filière face à la concurrence chinoise, un volet qui pourrait être renvoyé à d’autres textes attendus fin janvier. En arrière-plan, l’Allemagne plaide pour plus de flexibilité afin de ménager une industrie automobile centrale pour son économie – un secteur dont les difficultés se répercutent déjà sur des territoires entiers, comme Ingolstadt, fief d’Audi, où les recettes fiscales locales se sont effondrées.
Le plus grand musée du monde était fermé ce lundi pour cause de grève. Le personnel proteste contre la dégradation des conditions de travail : entre 2014 et 2023, 193 postes ont été supprimés à l'accueil et à la surveillance, au point qu'il ne reste qu'un agent pour 1 000 visiteurs. Cette grève intervient après une série noire au musée du Louvre, marqué en octobre par un cambriolage spectaculaire et son butin de 88 millions d'euros, des infiltrations d'eau et des salles fermées en raison de la faiblesse structurelle des planchers. Tout semble indiquer que le Louvre manque de moyens, et pourtant la trésorerie est de 168 millions d'euros et les recettes sont multiples, de la billetterie (125 millions d'euros en 2024) au mécénat, en passant par l'exploitation de la marque ou la licence "Louvre Abu Dhabi", auxquels il faut encore ajouter 98 millions d'euros de subventions de l'État. Là où le Louvre pêche, c'est donc dans le choix de l'utilisation de ses fonds.  D'autres monuments n'ont pas ces problèmes de riches. Notre-Dame de Paris, rouverte depuis un an déjà, le 8 décembre 2024, était en difficulté avant l'incendie d'avril 2019, mais cette catastrophe a eu le mérite de provoquer une vague de générosité et 843 millions d'euros de dons, dont 700 ont été utilisés pour la restauration. Le reste servira à consolider les arcs-boutants du flanc est qui font grise mine. L'État a beau consacrer 150 millions d'euros par an au patrimoine religieux, c'est loin d'être suffisant pour les 87 cathédrales et les dizaines de milliers d'églises dont il a la charge. Avec plus de 46 000 monuments historiques protégés, le patrimoine français représente un gouffre financier pour l'État autant qu'une fierté pour la France.
La ministre de l’Agriculture Annie Genevard se rend en Occitanie pour tenter d’apaiser la colère des éleveurs. Déclenchée par la gestion de la dermatose bovine, la mobilisation révèle un malaise plus profond, nourri par des difficultés économiques persistantes et des inquiétudes européennes. La colère agricole reprend sur le terrain. En Occitanie, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard réunit éleveurs et élus après plusieurs jours de mobilisation liés à la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse. Cette maladie bovine impose, selon les règles européennes, l’abattage total d’un troupeau dès qu’un cas est détecté, une mesure jugée disproportionnée par certains syndicats. Face à la contestation, le gouvernement a annoncé une campagne de vaccination massive et promis des indemnisations, sans toutefois calmer totalement les tensions. Ce lundi, la ministre affirme que la "discussion est ouverte" sur une éventuelle suspension de cet abattage systématique. Au-delà de la crise sanitaire, les éleveurs dénoncent une situation économique très dégradée, avec des revenus faibles et des charges en hausse. La perspective de l’accord UE-Mercosur, qui prévoit davantage d’importations de viande sud-américaine, cristallise aussi les inquiétudes. La France demande officiellement de repousser l'échéance et pose trois conditions. Enfin, les discussions budgétaires européennes sur la Politique agricole commune (PAC), qui pourrait réduire de plusieurs milliards d’euros les aides françaises, alimentent un sentiment d’étouffement dans un secteur déjà fragilisé. Une grande mobilisation des agriculteurs est prévue jeudi à Bruxelles.
Après le vote, mardi, du projet de budget de la Sécurité sociale, une étape décisive semble avoir été franchie, mais le plus dur reste à venir avec le budget général de l'État. Le gouvernement se prépare déjà à son rejet et à faire voter une loi spéciale, pour prolonger le budget de cette année. Les finances publiques, elles, n'en sortent pas gagnantes, à moins d'une bonne surprise sur le front de l'économie. Le gouvernement affiche une baisse du déficit de la Sécurité sociale, ramené à un peu moins de 20 milliards d’euros pour 2026 contre 23 milliards cette année. Mais cette amélioration repose en partie sur un transfert de 4,5 milliards d'euros vers le budget général de l’État : sans cela, le déficit aurait augmenté. Une deuxième manche à haut risque La bataille s’annonce bien plus difficile sur le budget de l’État. Sébastien Lecornu ne dispose plus de la carte maîtresse, qui lui avait permis d’obtenir le soutien des socialistes : la suspension de la réforme des retraites. Faute d’accord politique, plusieurs observateurs anticipent un rejet du texte. Les députés ont d’ailleurs été invités à réserver le 26 décembre, date possible d’un vote d’urgence d’une loi de finances spéciale, qui prolongerait le budget 2025. Seule éclaircie : une croissance potentiellement un peu meilleure que prévu, qui pourrait réduire légèrement le déficit annoncé à 5,4 % du PIB pour cette année.
La fusion entre Netflix et Warner semblait acquise. Mais une offre hostile de Paramount-Skydance, soutenue par la famille Ellison, vient totalement rebattre les cartes. Un duel titanesque qui pourrait redessiner l’avenir du cinéma mondial. En octobre, Warner Bros Discovery annonce une profonde restructuration, voire la vente d’une partie de ses actifs. L’information suscite immédiatement l’intérêt de plusieurs géants du secteur, notamment Netflix et Paramount-Skydance. Il sont attirés par le catalogue Warner — HBO, CNN, Eurosport, Warner Bros, New Line, DC Studios — attire toutes les convoitises, avec des franchises mythiques comme Harry Potter, Matrix, Game of Thrones, Friends ou encore Batman. Netflix dégaine, puis vacille Vendredi dernier, Netflix croit avoir remporté la bataille en annonçant le rachat des studios et du streaming de Warner pour 72 milliards de dollars. Le nouvel ensemble pèserait 450 millions d'abonnés, soit deux fois Disney+. Mais l’annonce déclenche une fronde à Hollywood : syndicats, créateurs et régulateurs redoutent une concentration excessive. Le président américain Donald Trump lui-même estime que l’opération pourrait poser "un problème". Lundi, coup de théâtre : Paramount-Skydance lance une offre hostile de 108,4 milliards de dollars, entièrement en cash, pour racheter tout le groupe Warner, y compris ses chaînes de télévision. L’opération serait financée par la fortune des Ellison et le fonds Affinity Partners de Jared Kushner, gendre de Donald Trump, soutenu par des investisseurs du Golfe. Les actionnaires devront trancher, tandis que les autorités de la concurrence pourraient bloquer l’un ou l’autre projet. Hollywood retient son souffle.
Pékin enregistre un excédent commercial exceptionnel qui dépasse pour la première fois de son histoire les 1 000 milliards de dollars, alors que la Chine est la première exportatrice mondiale depuis 2009. Les ventes chinoises à l'exportation ont continué à progresser malgré la guerre commerciale de Donald Trump et un marché intérieur atone. Si l'empire du Milieu continue à grignoter des parts sur tous les autres pays du monde, c'est parce qu'il a su s'adapter aux défis de l'époque en cherchant de nouveaux clients en Amérique latine, au Moyen-Orient et en Europe. L'Union européenne voit d'ailleurs rouge alors que son déficit commercial ne cesse de s'accentuer face à la Chine, à 300 milliards de dollars en 2024. Au point qu'Emmanuel Macron appelle Pékin à redresser le tir, faute de quoi Bruxelles pourrait décider d'appliquer, elle aussi, des tarifs douaniers punitifs dans les prochains mois, affirme le président français.
Réélu pour un quatrième mandat, le président Alassane Ouattara, qui prête serment ce lundi, veut poursuivre la dynamique de croissance exceptionnelle de la Côte d’Ivoire. Mais le pays doit désormais faire face à un double défi : partager davantage les fruits de ce "miracle économique" et maintenir une stabilité politique essentielle à l’attractivité du pays, alors que le président réélu est contesté, ses deux principaux adversaires politiques n'ayant pas pu se présenter à l'élection. Avec une croissance moyenne de 6,5 % depuis 2021, deux fois supérieure à celle de ses voisins, la Côte d’Ivoire s’est imposée comme le moteur économique de l’Afrique de l’Ouest. Pour ce nouveau mandat, Alassane Ouattara mise sur une accélération du développement minier — notamment l’or, dont la production a été multipliée par six depuis 2012 — mais aussi sur le nickel, le manganèse, le cuivre, le cobalt et les hydrocarbures, afin de diversifier une économie encore très dépendante du cacao. Un "miracle" qui profite peu à une partie de la population Car les défis sociaux restent immenses : plus d’un tiers de la population vit toujours dans la pauvreté, près de 80 % des emplois demeurent informels et le chômage des jeunes diplômés atteint 15 %. Une transformation structurelle qui reste donc inachevée. À lire aussiCôte d’Ivoire : sous la présidence Ouattara, un boom économique et des inégalités persistantes Dans un contexte régional instable, la stabilité politique sera également un enjeu crucial. Le scrutin, largement remporté par Alassane Ouattara mais boycotté par l’opposition — dont Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, empêchés de se présenter — pose la question de la cohésion nationale. Un élément déterminant pour maintenir les investissements étrangers qui ont soutenu la croissance du pays.
En visite à Pékin, Emmanuel Macron a de nouveau appelé à un "rééquilibrage" des relations économiques entre la France, l’Europe et la Chine. Malgré les appels répétés du président français, le déficit commercial continue de se creuser, tandis que la pression sur les entreprises européennes présentes en Chine s’accentue. Près de 40 chefs d’entreprise accompagnent Emmanuel Macron lors de sa nouvelle visite en Chine, où le président français a coprésidé un Conseil d’entreprises franco-chinois avec Xi Jinping. Objectif : tenter une nouvelle fois de rééquilibrer des échanges de plus en plus asymétriques. Entre l’Hexagone et Pékin, le déficit commercial français a dépassé 46 milliards d’euros en 2024. Les importations – ordinateurs, smartphones, électronique, textile, électroménager et désormais voitures électriques – dominent largement, tandis que les exportations françaises reposent surtout sur le luxe et l’aéronautique, avec Airbus comme pilier essentiel. Au niveau européen, l’écart dépasse 300 milliards d’euros. Entreprises européennes sous pression De plus en plus de groupes européens peinent à rester en Chine, confrontés à une concurrence locale intense et à des règles de marché imprévisibles. Decathlon envisage même une co-entreprise avec un partenaire local pour maintenir ses activités. Dans le même temps, les exportations chinoises explosent vers l’Europe, dopées par des plateformes comme Temu, JD.com ou Shein, et par les effets indirects de la guerre commerciale menée par Donald Trump. Malgré les enquêtes européennes et les droits de douane, Pékin conserve une nette avance industrielle. Un véritable rééquilibrage semble encore lointain.
La Commission européenne présente ce mercredi un nouveau dispositif destiné à sécuriser l’accès de l’UE aux matières premières critiques. Une accélération rendue indispensable après une crise en octobre qui a failli bloquer plusieurs chaînes de production automobile en Europe. L’Union européenne veut réduire au plus vite sa dépendance aux matières premières critiques – terres rares, gallium, germanium, lithium – aujourd’hui quasi entièrement raffinées en Chine. Une vulnérabilité apparue au grand jour en octobre lorsque Pékin a brièvement imposé des restrictions sur les aimants permanents, indispensables aux moteurs électriques. Selon plusieurs sources européennes, ces mesures obligeaient les industriels à demander un feu vert à Pékin dès qu’un produit contenait 0,1 % de ces matériaux, y compris pour expédier une voiture d’un pays européen à un autre. Une situation qui avait placé certaines usines automobiles "à deux doigts" de l’arrêt. À voir aussiLa course aux métaux stratégiques : la France mise sur le lithium pour sa transition énergétique Un "centre européen des matières premières" Selon nos informations, la Commission devrait annoncer la création d’un Centre européen des matières premières. Ce dispositif, inspiré du Japon, serait chargé de surveiller les besoins industriels, de coordonner des achats groupés et de constituer des stocks stratégiques. Bruxelles prévoit également un durcissement des règles d’exportation sur les déchets contenant des terres rares, aujourd’hui souvent envoyés en Chine, ainsi que des financements supplémentaires pour accélérer l’émergence de projets européens d’extraction, de raffinage et de recyclage. Mais la Commission appelle aussi les industriels européens à diversifier leurs fournisseurs. Faute de quoi, elle prévient qu’elle pourrait aller jusqu’à légiférer.
Airbus fait face à une double contrariété en cette fin d'année avec un défaut de panneaux de fuselage sur certains A320, et les suites d'un bug logiciel détecté fin octobre. Ces deux incidents compliquent les objectifs de livraisons et inquiètent les marchés financiers. Airbus a identifié cinq panneaux de fuselage présentant un écart de tolérance anormal sur certains A320, situés à l'avant de l'appareil. Le constructeur évoque un "nombre limité" d'avions concernés, et pointe un sous-traitant, sans en dévoiler l'identité. L'avionneur assure toutefois que cela n'implique aucun risque de sécurité. Selon Airbus, les appareils peuvent continuer à voler, mais ils devront être inspectés dans les prochains jours via des tests non destructifs. Pour les A320 encore à livrer, une inspection préalable sera systématique. Les objectifs de livraisons s'éloignent Le groupe vise toujours "autour de 820 livraisons" en 2025. Fin novembre, Reuters estimait qu'Airbus aurait livré 657 appareils, ce que le constructeur ne confirmera qu'à la publication officielle de ses chiffres vendredi. Si ce total se confirme, il faudra livrer plus de 160 avions en décembre, alors que le record historique est de 138 en un mois. Selon Citi, chaque A320 non livré représente 15 millions d'euros de bénéfice en moins. Alors la Bourse s'inquiète. Malgré un bug logiciel presque résolu, l'action Airbus a perdu plus de 10 % en séance au moment de l'annonce du défaut de fuselage, avant de clôturer à quasi -6 %. Ce mardi, l'action se reprenait en début de séance.  À lire aussiComac, le rival chinois qui veut bousculer le match entre Boeing et Airbus Les investisseurs avaient également en tête le bug logiciel détecté après un incident sur un vol Cancun - New York pour 6 000 appareils A320 potentiellement concernés. Airbus assure avoir corrigé l'essentiel en 48 heures, en réinstallant une version précédente du logiciel. Moins d'une centaine d'appareils doivent encore être traités. L'A320, pilier de la stratégie d'Airbus Un coup dur pour l'A320, pilier stratégique d'Airbus. L'A320 reste l'avion le plus livré et le plus rentable du groupe. Le constructeur vise une montée en cadence à 75 appareils produits par mois, grâce à l'extension de ses usines, et à des partenaires comme Safran, notamment au Maroc. Or, cette ambition est fragilisée par ces contretemps, alors que Boeing, après six ans de difficultés avec le 737Max, commence à refaire surface et pourrait faire jeu égal en commandes cette année. Une première depuis 2018.
Les derniers jours ont été intenses pour l'avionneur européen. Ce lundi, Airbus annonce avoir identifié des problèmes de qualité et "non de sécurité" sur des panneaux métalliques utilisés pour le fuselage des A320. Quelques jours plus tôt, l'avionneur demandait de ne pas faire décoller ces appareils, le temps de réparer un problème de logiciel de pilotage réagissant aux radiations solaires. Deux ennuis à quelques jours d'intervalle qui valent à son action un piqué de - 5,81 % en bourse. Pourtant, les ennuis d'Airbus ne sont rien comparés aux problèmes de Boeing. Depuis 2018 et le premier des deux crashs de son 737 MAX, l'avionneur américain est à la peine avec des commandes annulées, des enquêtes interminables, la limitation de la vitesse de production de ses appareils, la chute des revenus, et une grève dans deux usines. Boeing commence tout juste à voir ses commandes redécoller, mais s'est laissé distancer pendant ces années noires par son éternel rival.  Si les deux entreprises restent loin en tête des principaux constructeurs aéronautiques, en Asie, des avionneurs locaux tentent d'émerger. Il y aura beaucoup à faire pour rattraper les deux leaders occidentaux, mais la Chine, notamment, n'entend pas se laisser impressionner. 
Face à un cours de l'or dépassant les 4 250 dollars l'once, plusieurs pays, et même le FMI, réfléchissent ouvertement à vendre une partie de leurs réserves pour alléger leur dette. Une tentation politiquement explosive et juridiquement très encadrée, qui ressurgit à mesure que le métal jaune atteint des sommets. Le cours de l'or bat de nouveaux records. Une flambée alimentée par les achats massifs des banques centrales, qui détiennent la majorité du métal jaune en circulation. Les États-Unis dominent le classement avec 8 133 tonnes, devant l'Allemagne (3 350 tonnes), l'Italie (2 452 tonnes) et la France (2 436 tonnes). Cette envolée attise des idées audacieuses, comme en Italie, où des sénateurs du parti de Giorgia Meloni proposent d'autoriser la vente d'une partie des réserves d'or, évaluées à 335 milliards de dollars, pour réduire une dette publique dépassant les 138 % du PIB. Mais l'opération est quasiment impossible. Les réserves appartiennent à la Banque d'Italie, indépendante, et les règles européennes interdisent tout financement direct du budget par une banque centrale. À lire aussiLa nouvelle ruée vers l’or, plus qu'une valeur refuge Même réflexion au FMI, où un groupe d'experts a suggéré d'utiliser une fraction des 2 814 tonnes de l'institution pour alléger la dette des pays pauvres. Une idée écartée, notamment par les États-Unis. En France, la vente de 600 tonnes d'or dans les années 2000, utilisée pour acheter des actifs plus rémunérateurs, est aujourd'hui considérée comme un pari perdant. Alors que l'or continue de grimper, une chose est sûre : toucher à ce "trésor de guerre" demeure un choix hautement politique et potentiellement très coûteux.
La Belgique vit ce mercredi sa troisième journée de mobilisation, marquée par une grève générale qui paralyse transports, écoles et administrations. Ce mouvement d'une ampleur inédite depuis les années 1980 vise la politique d'austérité du Premier ministre Bart De Wever, qui vient de conclure un budget finalement revu à la baisse. Décryptage. La Belgique est quasiment à l'arrêt ce mercredi. Aucun vol au départ des aéroports de Bruxelles et Charleroi, trains coupés, écoles en service réduit. Le pays vit la journée la plus tendue d'une grève en trois actes qui avait commencé lundi avec les transports, puis mardi dans les services publics. Au cœur de la colère, le budget 2026 du Premier ministre Bart De Wever. Le leader nationaliste flamand, à la tête d'une coalition hétérogène, veut redresser des finances publiques jugées alarmantes avec une dette au-delà de 100 % du PIB, un déficit qui pourrait atteindre 5,6 % l'an prochain, et une charge de la dette qui pourrait être multipliée par quatre d'ici huit ans. 9,2 milliards d'euros d'efforts Face à la contestation, le gouvernement a revu ses ambitions à la baisse. Il prévoit 9,2 milliards d'euros d'efforts au lieu des 20 initialement annoncés. Mais les mesures adoptées restent explosives : fin de l'indexation automatique au-delà de 4 000 euros, hausse de la TVA sur le gaz et le carburant, taxe bancaire, économies dans la santé et durcissement des arrêts longue maladie. Les syndicats dénoncent un démantèlement social et n'excluent pas de nouvelles actions, notamment dans les transports. La crise belge résonne à l'échelle européenne. En France, en Espagne ou au Royaume-Uni, les débats budgétaires s'enveniment et les populations refusent de supporter seules l'effort de redressement.
Alors que les parlementaires continuent de plancher sur le projet de budget 2026 en France, les associations alertent sur le manque de subventions publiques, en particulier les associations féministes. Entre 2024 et 2025, leur financement s'est vu amputer de près de 32 millions d'euros. Mais sans budget, les missions de ces organisations sont menacées. Quelque 6 258 femmes et enfants n'ont pas pu être accompagnés en 2025. Résultat d'une baisse considérable du budget alloué par l'État aux associations féministes. Les militants passent une partie de leur temps et de leur énergie à rechercher d'autres financements, alors que depuis #MeToo et la libération de la parole des victimes qui s'en est suivie, l'activité des associations féministes a nettement augmenté, sans que les fonds suivent. À lire aussiEnquêtes, "devoir conjugal", inceste… les pistes pour lutter contre les violences sexuelles Chez le Collectif féministe contre le viol, les appels à la plateforme d'écoute ont ainsi bondi de 25 % entre 2018 et 2019. Parallèlement, Tiffany Coisnard de l'association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), explique que les modalités d'attribution des subventions ont été durcies. Dorénavant, ces aides publiques sont données pour un an, au lieu de trois, hypothéquant la capacité de l'association à embaucher ou à accompagner les victimes dans de longues procédures judiciaires et administratives.
Le géant chinois du e-commerce JD.com s’apprête à devenir le deuxième actionnaire de Fnac Darty via le rachat de l’Allemand Ceconomy. Une opération indirecte qui a poussé Bercy à déclencher la procédure de contrôle des investissements étrangers. Le dossier vient d'être déposé. Entre souveraineté culturelle en France et realpolitik en Allemagne, il révèle deux visions européennes très différentes. JD.com ne rachète pas directement Fnac Darty : l’opération se déroule en Allemagne, où le groupe chinois a lancé une OPA à 2,2 milliards d’euros sur Ceconomy, propriétaire de MediaMarkt et Saturn. Mais Ceconomy détient 22 % de Fnac Darty. Résultat : si l’OPA aboutit, JD.com deviendra automatiquement le deuxième actionnaire du distributeur français, derrière Daniel Kretinsky. À Paris, l’alerte est immédiate. Fnac Darty, premier vendeur de livres du pays, est perçu comme un acteur stratégique, au croisement de la culture, des données et de la distribution. Dans le contexte d’offensive chinoise en Europe — Shein, Temu, TikTok — Bercy active la procédure IEF, un outil renforcé ces dernières années : près de 400 dossiers examinés en 2024, la moitié assortis de conditions, et seulement six refus formels depuis 2022. JD.com vient donc de déposer un dossier, information confirmée par Bercy, qui a désormais trois mois pour l'examiner. En Allemagne, le ton est bien différent : le Bundeskartellamt a déjà donné son feu vert et l’émotion est loin de la réaction française. Dix ans après le traumatisme Kuka, Berlin se montre plus pragmatique : affaiblie économiquement, l’Allemagne voit aussi dans JD.com un acteur capable d’apporter expertise logistique et partenariats utiles, notamment pour son industrie automobile exportatrice.
L’Union européenne et l’Union africaine célèbrent à Luanda un quart de siècle de partenariat. Mais derrière les discours sur la paix et la prospérité, le cœur du sommet sera bien économique : comment réinventer une relation encore profondément déséquilibrée ? Et comment l’Europe peut-elle rivaliser avec la Chine, les États-Unis ou les pays du Golfe, de plus en plus présents en Afrique ? L’Union européenne est le premier partenaire commercial du continent africain, avec 360 milliards d’euros d’échanges en 2024. C’est moins que le pic de 500 milliards atteint il y a trois ans, mais sur dix ans, les flux ont progressé de 37 %. L’UE a d’ailleurs signé des accords commerciaux préférentiels avec 19 pays d’Afrique. Pourtant, la relation demeure asymétrique. L’Afrique exporte à 71 % des matières premières – pétrole, gaz, minerais, cacao – et importe essentiellement des produits transformés. L’enjeu du sommet de Luanda est donc clair : créer davantage de valeur sur le continent, en soutenant l’industrialisation locale et des chaînes de valeur plus équilibrées. C’est tout l’objectif de Global Gateway, la grande initiative lancée par Bruxelles en 2021 pour proposer une alternative aux Nouvelles Routes de la Soie chinoises. L’Europe promet jusqu’à 150 milliards d’euros d’investissements en Afrique, et plus de la moitié auraient déjà été enclenchés. Concurrence féroce Mais les financements demeurent longs à mobiliser et l’UE veut désormais conditionner une partie de ces investissements aux efforts africains en matière de contrôle migratoire ou de transition verte, une approche parfois perçue comme trop intrusive. À cela s’ajoute une concurrence mondiale féroce. La Chine reste le premier investisseur bilatéral du continent, les États-Unis ont engagé plus de 65 milliards de dollars en un peu plus de deux ans, les pays du Golfe multiplient, eux aussi, les prises de participation stratégiques, la Turquie s’est imposée, elle, comme acteur majeur des infrastructures et la Russie renforce également sa présence. L’Europe veut donc éviter de perdre du terrain. Le sommet de Luanda a valeur de test : celui de sa capacité à transformer ses promesses en investissements réels, en industrie locale et en emplois africains – et non plus seulement en déclarations politiques.
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