Présidentielle en Bolivie : le lithium au cœur des promesses économiques des candidats
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À l’approche du second tour de la présidentielle, la Bolivie cherche un nouveau souffle économique. Après deux décennies de socialisme, le pays fait face à un net ralentissement de la croissance. Le “triangle d’or du lithium”, dont elle détient une part majeure, alimente aujourd’hui de grands espoirs de relance.
La Bolivie aborde le scrutin présidentiel de dimanche dans un contexte économique délicat. Après les années de forte expansion sous Evo Morales, puis Luis Arce, la croissance s’est essoufflée : elle ne dépasse plus 0,6 %, tandis que l’inflation atteint près de 25 % et la dette publique avoisine 95 % du PIB. Les réserves de change, elles, sont au plus bas.
Dans ce climat tendu, le lithium, dont la Bolivie détient plus de 20 % des réserves mondiales, occupe une place centrale dans le débat public. Ce métal, essentiel à la fabrication des batteries électriques, incarne un potentiel de diversification et d’industrialisation encore largement inexploité. Mais les projets lancés ces dernières années ont pris du retard : manque d’expertise technique, coûts élevés, contrats controversés avec la Chine et la Russie — sur fond de chute des cours mondiaux, passés de 70 000 à 10 000 dollars la tonne.
Deux priorités économiques distinctes
Les deux candidats en lice affichent des priorités économiques distinctes. Jorge “Tuto” Quiroga, conservateur, mise sur une ouverture du marché, une restructuration de la dette et de nouveaux accords de libre-échange pour attirer les investissements étrangers.
Rodrigo Paz, plus centriste, prône, lui, une approche progressive, axée sur la lutte contre la corruption, la stabilisation du marché des carburants et une meilleure gouvernance des entreprises publiques. Reste une question : la Bolivie saura-t-elle transformer son “or blanc” en moteur durable de croissance ?



