Sanae Takaichi, une dame de fer à la tête du gouvernement japonais
Description
Sanae Takaichi devient la première femme Première ministre du Japon, dans un pays où la politique reste largement dominée par les hommes. Conservatrice assumée, proche de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe dont elle revendique l’héritage, cette figure de l’aile droite du Parti libéral-démocrate incarne un tournant aussi symbolique que risqué.
Une “dame de fer” japonaise. À 64 ans, cette fille d’épiciers originaire de Nara, ancienne batteuse d’un groupe de métal, s’est imposée dans un univers politique très masculin, à la force du poignet. Elle cite Margaret Thatcher comme modèle et revendique un style direct, autoritaire, parfois brutal. Conservatrice sur les valeurs, elle plaide pour davantage de femmes au gouvernement… sans remettre en cause le modèle familial traditionnel. Elle reste par exemple opposée à la possibilité pour les couples mariés de porter un nom différent. Sur l’immigration, sa ligne est claire : pas de portes ouvertes, seulement une immigration “utile” et strictement encadrée.
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Une dette de 250 %
Sanae Takaichi hérite d’une économie en difficulté. Le Japon reste la troisième puissance mondiale, mais avec une croissance faible, une dette publique colossale - près de 250 % du PIB, soit deux fois et demie la richesse nationale - et une population vieillissante. Un quart des Japonais a plus de 65 ans. Elle promet un “choc de confiance” : baisses d’impôts, investissements publics massifs, et soutien total à la Banque du Japon. Mais relancer sans creuser encore la dette, dans un pays qui perd près de 800 000 habitants par an, ressemble à un numéro d’équilibriste.
Rencontre avec Donald Trump
Hostile à Pékin, Sanae Takaichi assume une ligne très ferme vis-à-vis de la Chine et une proximité avec Washington. Dès la semaine prochaine, elle doit rencontrer Donald Trump, en visite officielle à Tokyo, pour réviser les termes de l’accord commercial entre les deux pays. Le président américain fait pression pour que le Japon cesse d’importer du gaz russe.



