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Author: FRANCE 24

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Tous les jours, du lundi au jeudi, Christophe Dansette et les autres chroniqueurs de France 24 décryptent un grand thème de l’actualité économique en France et à l’étranger. 

74 Episodes
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La Commission européenne présente ce mercredi un nouveau dispositif destiné à sécuriser l’accès de l’UE aux matières premières critiques. Une accélération rendue indispensable après une crise en octobre qui a failli bloquer plusieurs chaînes de production automobile en Europe. L’Union européenne veut réduire au plus vite sa dépendance aux matières premières critiques – terres rares, gallium, germanium, lithium – aujourd’hui quasi entièrement raffinées en Chine. Une vulnérabilité apparue au grand jour en octobre lorsque Pékin a brièvement imposé des restrictions sur les aimants permanents, indispensables aux moteurs électriques. Selon plusieurs sources européennes, ces mesures obligeaient les industriels à demander un feu vert à Pékin dès qu’un produit contenait 0,1 % de ces matériaux, y compris pour expédier une voiture d’un pays européen à un autre. Une situation qui avait placé certaines usines automobiles "à deux doigts" de l’arrêt. À voir aussiLa course aux métaux stratégiques : la France mise sur le lithium pour sa transition énergétique Un "centre européen des matières premières" Selon nos informations, la Commission devrait annoncer la création d’un Centre européen des matières premières. Ce dispositif, inspiré du Japon, serait chargé de surveiller les besoins industriels, de coordonner des achats groupés et de constituer des stocks stratégiques. Bruxelles prévoit également un durcissement des règles d’exportation sur les déchets contenant des terres rares, aujourd’hui souvent envoyés en Chine, ainsi que des financements supplémentaires pour accélérer l’émergence de projets européens d’extraction, de raffinage et de recyclage. Mais la Commission appelle aussi les industriels européens à diversifier leurs fournisseurs. Faute de quoi, elle prévient qu’elle pourrait aller jusqu’à légiférer.
Airbus fait face à une double contrariété en cette fin d'année avec un défaut de panneaux de fuselage sur certains A320, et les suites d'un bug logiciel détecté fin octobre. Ces deux incidents compliquent les objectifs de livraisons et inquiètent les marchés financiers. Airbus a identifié cinq panneaux de fuselage présentant un écart de tolérance anormal sur certains A320, situés à l'avant de l'appareil. Le constructeur évoque un "nombre limité" d'avions concernés, et pointe un sous-traitant, sans en dévoiler l'identité. L'avionneur assure toutefois que cela n'implique aucun risque de sécurité. Selon Airbus, les appareils peuvent continuer à voler, mais ils devront être inspectés dans les prochains jours via des tests non destructifs. Pour les A320 encore à livrer, une inspection préalable sera systématique. Les objectifs de livraisons s'éloignent Le groupe vise toujours "autour de 820 livraisons" en 2025. Fin novembre, Reuters estimait qu'Airbus aurait livré 657 appareils, ce que le constructeur ne confirmera qu'à la publication officielle de ses chiffres vendredi. Si ce total se confirme, il faudra livrer plus de 160 avions en décembre, alors que le record historique est de 138 en un mois. Selon Citi, chaque A320 non livré représente 15 millions d'euros de bénéfice en moins. Alors la Bourse s'inquiète. Malgré un bug logiciel presque résolu, l'action Airbus a perdu plus de 10 % en séance au moment de l'annonce du défaut de fuselage, avant de clôturer à quasi -6 %. Ce mardi, l'action se reprenait en début de séance.  À lire aussiComac, le rival chinois qui veut bousculer le match entre Boeing et Airbus Les investisseurs avaient également en tête le bug logiciel détecté après un incident sur un vol Cancun - New York pour 6 000 appareils A320 potentiellement concernés. Airbus assure avoir corrigé l'essentiel en 48 heures, en réinstallant une version précédente du logiciel. Moins d'une centaine d'appareils doivent encore être traités. L'A320, pilier de la stratégie d'Airbus Un coup dur pour l'A320, pilier stratégique d'Airbus. L'A320 reste l'avion le plus livré et le plus rentable du groupe. Le constructeur vise une montée en cadence à 75 appareils produits par mois, grâce à l'extension de ses usines, et à des partenaires comme Safran, notamment au Maroc. Or, cette ambition est fragilisée par ces contretemps, alors que Boeing, après six ans de difficultés avec le 737Max, commence à refaire surface et pourrait faire jeu égal en commandes cette année. Une première depuis 2018.
Les derniers jours ont été intenses pour l'avionneur européen. Ce lundi, Airbus annonce avoir identifié des problèmes de qualité et "non de sécurité" sur des panneaux métalliques utilisés pour le fuselage des A320. Quelques jours plus tôt, l'avionneur demandait de ne pas faire décoller ces appareils, le temps de réparer un problème de logiciel de pilotage réagissant aux radiations solaires. Deux ennuis à quelques jours d'intervalle qui valent à son action un piqué de - 5,81 % en bourse. Pourtant, les ennuis d'Airbus ne sont rien comparés aux problèmes de Boeing. Depuis 2018 et le premier des deux crashs de son 737 MAX, l'avionneur américain est à la peine avec des commandes annulées, des enquêtes interminables, la limitation de la vitesse de production de ses appareils, la chute des revenus, et une grève dans deux usines. Boeing commence tout juste à voir ses commandes redécoller, mais s'est laissé distancer pendant ces années noires par son éternel rival.  Si les deux entreprises restent loin en tête des principaux constructeurs aéronautiques, en Asie, des avionneurs locaux tentent d'émerger. Il y aura beaucoup à faire pour rattraper les deux leaders occidentaux, mais la Chine, notamment, n'entend pas se laisser impressionner. 
Face à un cours de l'or dépassant les 4 250 dollars l'once, plusieurs pays, et même le FMI, réfléchissent ouvertement à vendre une partie de leurs réserves pour alléger leur dette. Une tentation politiquement explosive et juridiquement très encadrée, qui ressurgit à mesure que le métal jaune atteint des sommets. Le cours de l'or bat de nouveaux records. Une flambée alimentée par les achats massifs des banques centrales, qui détiennent la majorité du métal jaune en circulation. Les États-Unis dominent le classement avec 8 133 tonnes, devant l'Allemagne (3 350 tonnes), l'Italie (2 452 tonnes) et la France (2 436 tonnes). Cette envolée attise des idées audacieuses, comme en Italie, où des sénateurs du parti de Giorgia Meloni proposent d'autoriser la vente d'une partie des réserves d'or, évaluées à 335 milliards de dollars, pour réduire une dette publique dépassant les 138 % du PIB. Mais l'opération est quasiment impossible. Les réserves appartiennent à la Banque d'Italie, indépendante, et les règles européennes interdisent tout financement direct du budget par une banque centrale. À lire aussiLa nouvelle ruée vers l’or, plus qu'une valeur refuge Même réflexion au FMI, où un groupe d'experts a suggéré d'utiliser une fraction des 2 814 tonnes de l'institution pour alléger la dette des pays pauvres. Une idée écartée, notamment par les États-Unis. En France, la vente de 600 tonnes d'or dans les années 2000, utilisée pour acheter des actifs plus rémunérateurs, est aujourd'hui considérée comme un pari perdant. Alors que l'or continue de grimper, une chose est sûre : toucher à ce "trésor de guerre" demeure un choix hautement politique et potentiellement très coûteux.
La Belgique vit ce mercredi sa troisième journée de mobilisation, marquée par une grève générale qui paralyse transports, écoles et administrations. Ce mouvement d'une ampleur inédite depuis les années 1980 vise la politique d'austérité du Premier ministre Bart De Wever, qui vient de conclure un budget finalement revu à la baisse. Décryptage. La Belgique est quasiment à l'arrêt ce mercredi. Aucun vol au départ des aéroports de Bruxelles et Charleroi, trains coupés, écoles en service réduit. Le pays vit la journée la plus tendue d'une grève en trois actes qui avait commencé lundi avec les transports, puis mardi dans les services publics. Au cœur de la colère, le budget 2026 du Premier ministre Bart De Wever. Le leader nationaliste flamand, à la tête d'une coalition hétérogène, veut redresser des finances publiques jugées alarmantes avec une dette au-delà de 100 % du PIB, un déficit qui pourrait atteindre 5,6 % l'an prochain, et une charge de la dette qui pourrait être multipliée par quatre d'ici huit ans. 9,2 milliards d'euros d'efforts Face à la contestation, le gouvernement a revu ses ambitions à la baisse. Il prévoit 9,2 milliards d'euros d'efforts au lieu des 20 initialement annoncés. Mais les mesures adoptées restent explosives : fin de l'indexation automatique au-delà de 4 000 euros, hausse de la TVA sur le gaz et le carburant, taxe bancaire, économies dans la santé et durcissement des arrêts longue maladie. Les syndicats dénoncent un démantèlement social et n'excluent pas de nouvelles actions, notamment dans les transports. La crise belge résonne à l'échelle européenne. En France, en Espagne ou au Royaume-Uni, les débats budgétaires s'enveniment et les populations refusent de supporter seules l'effort de redressement.
Alors que les parlementaires continuent de plancher sur le projet de budget 2026 en France, les associations alertent sur le manque de subventions publiques, en particulier les associations féministes. Entre 2024 et 2025, leur financement s'est vu amputer de près de 32 millions d'euros. Mais sans budget, les missions de ces organisations sont menacées. Quelque 6 258 femmes et enfants n'ont pas pu être accompagnés en 2025. Résultat d'une baisse considérable du budget alloué par l'État aux associations féministes. Les militants passent une partie de leur temps et de leur énergie à rechercher d'autres financements, alors que depuis #MeToo et la libération de la parole des victimes qui s'en est suivie, l'activité des associations féministes a nettement augmenté, sans que les fonds suivent. À lire aussiEnquêtes, "devoir conjugal", inceste… les pistes pour lutter contre les violences sexuelles Chez le Collectif féministe contre le viol, les appels à la plateforme d'écoute ont ainsi bondi de 25 % entre 2018 et 2019. Parallèlement, Tiffany Coisnard de l'association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), explique que les modalités d'attribution des subventions ont été durcies. Dorénavant, ces aides publiques sont données pour un an, au lieu de trois, hypothéquant la capacité de l'association à embaucher ou à accompagner les victimes dans de longues procédures judiciaires et administratives.
Le géant chinois du e-commerce JD.com s’apprête à devenir le deuxième actionnaire de Fnac Darty via le rachat de l’Allemand Ceconomy. Une opération indirecte qui a poussé Bercy à déclencher la procédure de contrôle des investissements étrangers. Le dossier vient d'être déposé. Entre souveraineté culturelle en France et realpolitik en Allemagne, il révèle deux visions européennes très différentes. JD.com ne rachète pas directement Fnac Darty : l’opération se déroule en Allemagne, où le groupe chinois a lancé une OPA à 2,2 milliards d’euros sur Ceconomy, propriétaire de MediaMarkt et Saturn. Mais Ceconomy détient 22 % de Fnac Darty. Résultat : si l’OPA aboutit, JD.com deviendra automatiquement le deuxième actionnaire du distributeur français, derrière Daniel Kretinsky. À Paris, l’alerte est immédiate. Fnac Darty, premier vendeur de livres du pays, est perçu comme un acteur stratégique, au croisement de la culture, des données et de la distribution. Dans le contexte d’offensive chinoise en Europe — Shein, Temu, TikTok — Bercy active la procédure IEF, un outil renforcé ces dernières années : près de 400 dossiers examinés en 2024, la moitié assortis de conditions, et seulement six refus formels depuis 2022. JD.com vient donc de déposer un dossier, information confirmée par Bercy, qui a désormais trois mois pour l'examiner. En Allemagne, le ton est bien différent : le Bundeskartellamt a déjà donné son feu vert et l’émotion est loin de la réaction française. Dix ans après le traumatisme Kuka, Berlin se montre plus pragmatique : affaiblie économiquement, l’Allemagne voit aussi dans JD.com un acteur capable d’apporter expertise logistique et partenariats utiles, notamment pour son industrie automobile exportatrice.
L’Union européenne et l’Union africaine célèbrent à Luanda un quart de siècle de partenariat. Mais derrière les discours sur la paix et la prospérité, le cœur du sommet sera bien économique : comment réinventer une relation encore profondément déséquilibrée ? Et comment l’Europe peut-elle rivaliser avec la Chine, les États-Unis ou les pays du Golfe, de plus en plus présents en Afrique ? L’Union européenne est le premier partenaire commercial du continent africain, avec 360 milliards d’euros d’échanges en 2024. C’est moins que le pic de 500 milliards atteint il y a trois ans, mais sur dix ans, les flux ont progressé de 37 %. L’UE a d’ailleurs signé des accords commerciaux préférentiels avec 19 pays d’Afrique. Pourtant, la relation demeure asymétrique. L’Afrique exporte à 71 % des matières premières – pétrole, gaz, minerais, cacao – et importe essentiellement des produits transformés. L’enjeu du sommet de Luanda est donc clair : créer davantage de valeur sur le continent, en soutenant l’industrialisation locale et des chaînes de valeur plus équilibrées. C’est tout l’objectif de Global Gateway, la grande initiative lancée par Bruxelles en 2021 pour proposer une alternative aux Nouvelles Routes de la Soie chinoises. L’Europe promet jusqu’à 150 milliards d’euros d’investissements en Afrique, et plus de la moitié auraient déjà été enclenchés. Concurrence féroce Mais les financements demeurent longs à mobiliser et l’UE veut désormais conditionner une partie de ces investissements aux efforts africains en matière de contrôle migratoire ou de transition verte, une approche parfois perçue comme trop intrusive. À cela s’ajoute une concurrence mondiale féroce. La Chine reste le premier investisseur bilatéral du continent, les États-Unis ont engagé plus de 65 milliards de dollars en un peu plus de deux ans, les pays du Golfe multiplient, eux aussi, les prises de participation stratégiques, la Turquie s’est imposée, elle, comme acteur majeur des infrastructures et la Russie renforce également sa présence. L’Europe veut donc éviter de perdre du terrain. Le sommet de Luanda a valeur de test : celui de sa capacité à transformer ses promesses en investissements réels, en industrie locale et en emplois africains – et non plus seulement en déclarations politiques.
Le salon Milipol, grand-messe mondiale de la sécurité intérieure, a été inauguré ce mardi par le ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, à Villepinte. Plus de 1 200 exposants, 175 délégations étatiques et 32 000 visiteurs sont attendus jusqu'à vendredi pour une édition record, portée par un marché mondial en plein boom. Le salon Milipol 2025 ouvre ses portes à Paris-Nord Villepinte dans un contexte de forte demande en matière de sécurité. L’événement, parrainé par le ministère de l’Intérieur, réunit cette année plus de 1 200 exposants venus du monde entier et près de 32 000 visiteurs, dont 68 % d’internationaux. Une affluence à la hauteur d’un secteur en pleine expansion. Les tensions géopolitiques, la menace terroriste, la guerre en Ukraine et l’essor des guerres hybrides ont fait bondir les dépenses de sécurité. En 2024, elles ont atteint 739 milliards d’euros dans le monde, en hausse de 5,3 %, soit un rythme presque deux fois supérieur à la croissance du PIB mondial. Les prévisions annoncent même 1 000 milliards d’euros d’ici 2030. La France suit cette dynamique : son marché a progressé de 6,4 % l’an dernier pour atteindre 38,1 milliards d’euros, porté par les Jeux olympiques, ses fleurons industriels et les exportations, notamment vers l’Ukraine. Entre IA et polémiques Au cœur de cette édition, l’intelligence artificielle domine les innovations : drones d’intervention, systèmes anti-drones, caméras intelligentes, outils forensiques et solutions de cybersécurité. De nouvelles technologies de détection des deepfakes et des manipulations en ligne sont également mises en avant, alors que l’IA générative multiplie les risques de désinformation. Mais cette édition est aussi marquée par une polémique. Après les tensions au Salon du Bourget, la présence de 39 entreprises israéliennes a suscité des critiques d’ONG pro-palestiniennes. Le gouvernement français a confirmé leur participation, rappelant le respect du droit international. Israël reste l’un des écosystèmes les plus avancés du secteur, avec environ 500 start-up de cybersécurité issues de l’unité 8200, dont Wiz ou Check Point, attirant près de 20 % des investissements mondiaux. Milipol se veut ainsi la vitrine d’un secteur en mutation profonde, à la croisée des enjeux industriels, politiques et géopolitiques.
De passage en France, Volodymyr Zelensky a signé une “lettre d’intention” pour l’achat de cent avions de chasse Rafale, des drones, des systèmes de défense aérienne SAMP-T ou des bombes guidées AASM, le tout pour un montant évalué entre 10 et 15 milliards €. Mais avant que ces intentions ne se transforment en commande ferme, il y a de nombreux obstacles à surmonter, à commencer par le financement de ces achats. Kiev est déjà en difficultés financières pour financer la guerre et pourrait même se trouver à court de fonds dès le premier trimestre 2026, avec des besoins estimés à soixante-dix milliards € pour financer l’effort de guerre. L’UE s’est engagée, en octobre dernier, à soutenir l’Ukraine au moins pour la période 2026-2027 mais les Etats-membres ne se sont pas encore mis d’accord sur la solution à adopter pour trouver cet argent.  
Le gouvernement organise ce lundi la première édition de Choose France – Édition France, un sommet dédié cette fois… aux entreprises françaises avec, à la clé, 30 milliards d’euros d’investissements sur 151 projets dans l’Hexagone. Objectif : rassurer un patronat inquiet des hausses d’impôts, alors que la réindustrialisation marque le pas. C’est une déclinaison inédite d’un rendez-vous désormais bien rodé. Huit ans après le lancement du sommet Choose France à Versailles pour attirer les investisseurs étrangers, le gouvernement inaugure ce lundi une version 100 % domestique : Choose France – Édition France, consacré aux investissements des entreprises françaises en France. Environ 200 dirigeants d’entreprises de toutes tailles, ainsi que les principales organisations patronales, sont réunis à la Maison de la Chimie, à Paris, pour une série de tables rondes autour des grands enjeux économiques du moment. Le ministre de l’Économie ouvre et clôture la journée, tandis que le Premier ministre participe à une table ronde sur le budget. Emmanuel Macron recevra, lui, une sélection de patrons ce soir à l’Élysée pour un dîner de clôture. Pour cette première édition, l’exécutif veut frapper fort : 30,4 milliards d’euros d’investissements répartis dans 151 projets sur tout le territoire. Parmi ces montants, 9,2 milliards d’euros correspondent à de nouveaux investissements annoncés ces derniers jours, le reste venant d’annonces déjà révélées depuis le début de l’année. "Immense inquiétude" Ces projets couvrent un large spectre de secteurs : énergie, industries vertes, numérique, santé, chimie, transport, agroalimentaire, spatial, tourisme… Parmi les entreprises  figurent notamment Safran, Sanofi, Mistral AI, Urgo, Derichebourg ou encore Iliad allié à EDF pour la construction d’un data center de grande ampleur. Le calendrier du sommet ne doit rien au hasard. Il intervient alors que le budget est en débat à l’Assemblée nationale et que les députés ont adopté une série de mesures alourdissant la fiscalité des entreprises. Fait exceptionnel, la quasi-totalité des organisations patronales ont adressé ces derniers jours une lettre commune au Premier ministre pour exprimer leur "immense inquiétude" face à 53 milliards d’euros de hausses de prélèvements, tous dispositifs confondus. Dans ce contexte tendu, Choose France – Édition France ressemble à une opération de réassurance. Le gouvernement veut montrer qu’il croit encore à l’industrie et à l’investissement productif, et tenter de redonner un peu d’optimisme à des chefs d’entreprise qui se disent de plus en plus "matraqués". L’enjeu est d’autant plus important que la dynamique de réindustrialisation amorcée depuis 2022 semble marquer le pas. Les derniers chiffres de la Direction générale des Entreprises montrent un net ralentissement des ouvertures d’usines sur les six premiers mois de l’année, par rapport à 2023. Il y a même deux fois plus de fermetures que d'ouvertures de sites. Ce sont les extensions significatives d’usines existantes qui permettent encore d’afficher un léger solde positif. Pour l’exécutif, il s’agit donc de démontrer que, malgré la contrainte budgétaire et les hausses de prélèvements, la France reste une terre d’investissement. Reste à savoir si cette nouvelle vitrine suffira à ranimer durablement l’appétit d’investir des entreprises françaises.
Après 43 jours de paralysie, l’administration fédérale américaine redémarre. Selon le Congressional Budget Office (CBO), ce blocage historique devrait coûter près de 28 milliards de dollars au quatrième trimestre, avec des effets durables sur l’emploi, la consommation et les statistiques économiques. Un accord a été trouvé, mais il ne finance l’État que jusqu’au 30 janvier 2026. Le plus long shutdown de l’histoire des États-Unis vient de s’achever : 43 jours de paralysie gouvernementale, des musées fermés, des tribunaux engorgés, des parcs nationaux abandonnés et près de 1,2 million de fonctionnaires sans salaire.  Selon le Congressional Budget Office (CBO), un organisme indépendant rattaché au Congrès américain, six semaines d’arrêt coûteront environ 28 milliards de dollars à l’économie américaine, soit 1,5 point de croissance en moins au quatrième trimestre. L’absence de salaires et le non-versement des aides alimentaires à plus de 40 millions de foyers ont provoqué un net ralentissement de la consommation. Le secteur aérien a été particulièrement touché, avec des milliers de vols annulés et des contrôleurs aériens massivement en congé maladie. Le tourisme et l’hôtellerie ont également accusé le coup. 11 milliards de dollars sur un an Une partie de l’impact sera néanmoins compensée : les fonctionnaires seront payés rétroactivement, ce qui devrait entraîner un rebond de 2,2 points au premier trimestre 2026. Sur un an, la perte nette devrait atteindre 11 milliards de dollars, selon le CBO. Autre conséquence majeure : un véritable “black-out statistique”. Les agences fédérales en charge des indicateurs économiques, dont le Bureau of Labor Statistics, n’ont pas publié les chiffres d’emploi d’octobre. Leur publication n’est même pas garantie, un manque inédit qui complique la lecture de la conjoncture. Si l’accord trouvé permet de rouvrir les administrations, il ne s’agit que d’un compromis temporaire. Le financement n’est assuré que jusqu’au 30 janvier 2026, et l’aide alimentaire jusqu’en septembre. Les États-Unis pourraient donc connaître un nouveau bras de fer budgétaire au début de l’année prochaine.
Un amendement à l’article 11 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale impose la publication du prix réel des médicaments payés par l’Assurance maladie. Une mesure saluée au nom de la transparence, mais qui fait craindre des hausses de prix et des pénuries. Un amendement à l'article 11 du PLFSS, voté il y a quelques jours, prévoit que l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale rende publics, pour chaque laboratoire, les remises, prix nets et coûts réels des médicaments remboursés par la Sécu. Jusqu’à présent, seul le prix catalogue apparaissait au Journal officiel. Les remises, elles, restaient confidentielles. En 2024, ces rabais ont représenté 9 milliards d’euros sur un total de 34 milliards de dépenses de médicaments. Les députés à l’origine de l’amendement — issus de la gauche et des écologistes — dénoncent une opacité qui empêche tout contrôle démocratique. Ils veulent permettre au Parlement et aux citoyens d’évaluer le "juste prix" et l’efficacité de la dépense publique. Retarder le lancement de nouveaux traitements en France Mais le gouvernement et les économistes alertent : ce secret est l’arme principale de négociation de l’administration française. Le rendre public pourrait pousser les laboratoires à réduire leurs rabais, voire à retarder le lancement de nouveaux traitements en France. Le pays ne représente que 3 % du marché mondial du médicament. Certains industriels menacent déjà de servir la France en dernier, par crainte que leurs remises ne tirent les prix mondiaux vers le bas. Un scénario d’autant plus plausible que Donald Trump a récemment instauré une "clause de la nation la plus favorisée", liant les prix américains à ceux pratiqués à l’étranger. Transparence ou pari risqué ? Entre contrôle démocratique et risque de pénurie, la France avance sur une ligne de crête.
Né d’une blague d’étudiants à Nankin, en Chine, dans les années 1990, le Singles’ Day est devenu en quinze ans un phénomène économique planétaire. Avec plus de 203 milliards de dollars de ventes en 2024, l’événement du 11 novembre surpasse largement le Black Friday ou l’Amazon Prime Day. Le Singles’ Day, littéralement la "fête des célibataires", a été imaginé par des étudiants chinois, qui avaient choisi le 11 novembre, quatre "1" pour symboliser les personnes seules. Mais en 2009, le fondateur d’Alibaba, Jack Ma, en fait un gigantesque festival de promotions. Depuis, l’opération a pris une ampleur vertigineuse : plus de 900 millions de consommateurs participent chaque année à ce rendez-vous devenu une véritable fête nationale de la consommation. En 2024, les ventes en ligne ont atteint 203 milliards de dollars, selon le cabinet Syntun – soit trois fois plus que le Black Friday mondial (74 milliards) et quinze fois plus que l’Amazon Prime Day (14 milliards). De loin, le Singles’ Day est la journée commerciale la plus lucrative de la planète. Dynamiser la demande chinoise Ce succès repose sur une machine marketing parfaitement huilée : campagnes géantes, shows télévisés, livestreams, promotions à la seconde… Les géants du commerce en ligne chinois, Alibaba, JD.com, Pinduoduo ou Douyin orchestrent l’événement avec une logistique capable d’acheminer des centaines de millions de colis en quelques jours. Mais le modèle suscite aussi des critiques : impact environnemental colossal, frénésie de consommation, et dépendance à ces "méga-soldes" pour dynamiser une demande intérieure chinoise en perte de vitesse. Et si de plus en plus de marques occidentales participent désormais pour séduire les consommateurs chinois, le cœur du phénomène reste bien en Chine. Le 11 novembre n’est plus seulement la date de l’armistice : c’est aussi celle du pouvoir d’achat chinois.
Après la découverte de poupées sexuelles à apparence enfantine et d’armes de poing vendues sur la marketplace de Shein, le gouvernement français lance deux enquêtes et appelle la Commission européenne à en faire de même. Il lance une procédure de suspension du géant chinois de la fast fashion en ligne, dont la site pourrait être inaccessible en France dès vendredi. Le gouvernement français hausse le ton face à Shein. La plateforme chinoise de mode à bas prix, déjà accusée de dumping social et de non-respect des normes environnementales, fait désormais l’objet de deux enquêtes : l’une administrative, l’autre judiciaire. Tout est parti d’une série de révélations ces derniers jours : la DGCCRF a d’abord découvert sur le site des poupées sexuelles à apparence enfantine, puis un député a signalé la présence d’armes de poing et de poings-américains en vente sur la marketplace. Résultat : Bercy et Matignon ont déclenché une offensive juridique. L’enquête administrative donne à Shein 48 heures pour se mettre en conformité, tandis que la procédure pénale engagée au titre de la LCEN pourrait aller jusqu’à bloquer purement et simplement le site en France. Amende jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, et la ministre du Numérique, Anne Le Henanff, ont par ailleurs saisi la Commission européenne, estimant que Shein pourrait violer le Digital Services Act. À la clé : une amende pouvant atteindre 6 % du chiffre d’affaires mondial du groupe — soit plus de 2 milliards d’euros d'amende — et une possible suspension d’activité à l’échelle européenne. Shein a tenté de devancer le gouvernement en annonçant la suspension temporaire de sa marketplace en France, affirmant vouloir "renforcer ses mécanismes de responsabilité". Mais l’affaire, au-delà du scandale, ouvre une question de fond : jusqu’où l’Europe peut-elle aller pour réguler les géants étrangers du e-commerce ?  Hasard du calendrier : ce bras de fer éclate alors que s’ouvre à Paris le Salon du Made in France, symbole d’un modèle économique à rebours de celui de la fast fashion.
La première partie du budget 2026, celle des recettes, n’a toujours pas été votée à l’Assemblée nationale. Près de 2 400 amendements restaient à examiner lundi soir. Un retard qui fragilise le gouvernement de Sébastien Lecornu. L’examen du budget 2026 s’enlise à l’Assemblée nationale. Ce lundi soir encore, près de 2 400 amendements restaient à examiner dans la première partie du texte, consacrée aux recettes. Le projet du gouvernement prévoit un effort global d’environ 30 milliards d’euros pour ramener le déficit public à 4,7 % du PIB l’an prochain, contre 5,4 % cette année. Mais les amendements déjà votés ont alourdi la facture : 5 milliards d’euros de nouveaux impôts ciblant les plus aisés. Résultat : la France, qui avait été dépassée par le Danemark, devrait retrouver dès 2026 son statut de pays aux prélèvements les plus élevés d’Europe, avec un taux supérieur à 45 % du PIB. "Une voie étroite" Politiquement, la situation devient explosive. La majorité ne peut pas compter sur la gauche : socialistes et écologistes ont déjà prévenu qu’ils ne voteraient pas le texte en l’état. Le Premier ministre Sébastien Lecornu espère encore une "voie étroite" avant la date butoire du 23 novembre, au-delà de laquelle le texte sera automatiquement transmis au Sénat dans sa version initiale ou dans une version comportant quelques amendements. En cas d’échec, le gouvernement pourrait être contraint de légiférer par ordonnances – une première – ou de recourir à une loi spéciale pour autoriser la perception des impôts existants début 2026. Mais, les risques que le gouvernement tombe augmentent. Dans ce cas, la dissolution de l’Assemblée serait inévitable. Cette perspective d’instabilité politique inquiète les entreprises, dans un contexte économique où la croissance semblait reprendre des couleurs... mais reste fragile.
Le gouvernement botswanais veut prendre le contrôle de De Beers, groupe historique du diamant détenu à 85 % par Anglo Américain, sa maison mère. Un pari audacieux pour un pays dont l’économie dépend largement de cette pierre précieuse… mais qui subit aujourd’hui la crise du marché. Le Botswana détient déjà 15 % du capital de De Beers, et cherche désormais à en devenir actionnaire majoritaire. Objectif : reprendre la main sur un secteur qui pèse près de 30 % du PIB et plus de 80 % des exportations du pays. Mais les temps ont changé. Les prix des diamants bruts ont chuté de plus de 30 % en deux ans, pénalisés par la baisse de la demande, notamment en Chine, et l’essor des diamants de synthèse, beaucoup moins coûteux. Résultat : De Beers traverse la plus grave crise de son histoire récente, avec des dépréciations d’actifs de 1,6 milliard de dollars en 2023, puis 2,9 milliards en 2024. Suspense sur l'issue de la saga Anglo American, sa maison mère, a donc décidé de se désengager du diamant pour se concentrer sur un autre métal jugé plus stratégique : le cuivre. Le Botswana veut saisir cette opportunité pour reprendre la main, mais il n’est pas seul sur les rangs : l’Angola aurait également manifesté son intérêt. Le gouvernement botswanais espérait finaliser l’opération avant la fin octobre 2025. Une date désormais dépassée, ce qui laisse planer le suspense sur l’issue de cette saga entre un pays et son plus précieux trésor.
Malgré la dégradation de la note de la France, un déficit public qui se creuse, des faillites record et une crise politique persistante, le CAC 40 atteint un niveau historique, dépassant les 8 300 points. Comment expliquer cet envol alors que tous les voyants économiques sont au rouge ? Christophe Dansette en parle avec Andrea Tueni, responsable des marchés chez Saxo Banque.
Sanae Takaichi devient la première femme Première ministre du Japon, dans un pays où la politique reste largement dominée par les hommes. Conservatrice assumée, proche de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe dont elle revendique l’héritage, cette figure de l’aile droite du Parti libéral-démocrate incarne un tournant aussi symbolique que risqué. Une “dame de fer” japonaise. À 64 ans, cette fille d’épiciers originaire de Nara, ancienne batteuse d’un groupe de métal, s’est imposée dans un univers politique très masculin, à la force du poignet. Elle cite Margaret Thatcher comme modèle et revendique un style direct, autoritaire, parfois brutal. Conservatrice sur les valeurs, elle plaide pour davantage de femmes au gouvernement… sans remettre en cause le modèle familial traditionnel. Elle reste par exemple opposée à la possibilité pour les couples mariés de porter un nom différent. Sur l’immigration, sa ligne est claire : pas de portes ouvertes, seulement une immigration “utile” et strictement encadrée. À lire aussiAu Japon, la nationaliste Sanae Takaichi devient la première femme cheffe du gouvernement Une dette de 250 % Sanae Takaichi hérite d’une économie en difficulté. Le Japon reste la troisième puissance mondiale, mais avec une croissance faible, une dette publique colossale - près de 250 % du PIB, soit deux fois et demie la richesse nationale - et une population vieillissante. Un quart des Japonais a plus de 65 ans. Elle promet un “choc de confiance” : baisses d’impôts, investissements publics massifs, et soutien total à la Banque du Japon. Mais relancer sans creuser encore la dette, dans un pays qui perd près de 800 000 habitants par an, ressemble à un numéro d’équilibriste. Rencontre avec Donald Trump Hostile à Pékin, Sanae Takaichi assume une ligne très ferme vis-à-vis de la Chine et une proximité avec Washington. Dès la semaine prochaine, elle doit rencontrer Donald Trump, en visite officielle à Tokyo, pour réviser les termes de l’accord commercial entre les deux pays. Le président américain fait pression pour que le Japon cesse d’importer du gaz russe.
Huit bijoux napoléoniens ont été dérobés dimanche au musée du Louvre. Un vol aussi audacieux que symbolique, qui relance le débat sur la sécurité du plus grand musée du monde – déjà fragilisé par la surfréquentation, les tensions sociales et des installations vieillissantes. C’est une scène digne d’un film : en sept minutes, des voleurs ont réussi à s’introduire dans la galerie d’Apollon, à deux pas de la Seine, et à repartir avec huit bijoux impériaux, dont deux diadèmes et un nœud de corsage de l’impératrice Eugénie. Des pièces inestimables appartenant aux joyaux de la couronne de France. Ces trésors ne sont pas assurés. Comme tous les biens classés du patrimoine national, ils relèvent du régime d’"État-assureur". En clair, l’État prend en charge les pertes, mais la valeur culturelle, elle, ne se rembourse pas. Plan "nouvelle Renaissance" Le Louvre traverse par ailleurs une période délicate. Avec 8,7 millions de visiteurs en 2024, il reste le musée le plus fréquenté au monde – mais aussi l’un des plus saturés. En juin dernier, les agents avaient déjà observé une grève surprise pour dénoncer le manque d’effectifs et les défaillances de sécurité. Un rapport de la Cour des comptes doit bientôt pointer de graves retards dans la vidéosurveillance, notamment… dans la galerie d’Apollon. À lire aussiCambriolage au Louvre : quelque 60 enquêteurs aux trousses des voleurs, le musée reste fermé En janvier, Emmanuel Macron a annoncé un plan de rénovation baptisé "Nouvelle Renaissance", doté d’un budget estimé entre 700 et 800 millions d’euros. Objectif : désengorger la Pyramide, créer une nouvelle entrée côté Seine et une salle indépendante pour la Joconde, afin de porter la capacité à 12 millions de visiteurs par an d’ici 2031. Mais à court terme, l’urgence reste la même : protéger ce qui fait la richesse culturelle et économique de la France. Au Louvre comme ailleurs, le patrimoine coûte cher, et le laisser sans défense pourrait coûter encore plus.
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