Accord États-Unis-UE : Bruxelles plie mais évite l'escalade vers une guerre commerciale
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Réunis en Écosse, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont conclu un compromis commercial pour éviter une escalade tarifaire entre les États-Unis et l’Union européenne. Un accord provisoire, qui soulève autant de soulagement que de critiques, notamment du côté européen.
Les États-Unis et l’Union européenne ont évité in extremis une guerre commerciale. Dimanche, au domaine de Turnberry, en Écosse, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont conclu un accord de principe : les produits européens exportés vers les États-Unis seront soumis à un droit de douane uniforme de 15 %. C’est moins que les 30 % qu’avait menacé d’appliquer le président américain à partir du 1er août, mais c’est davantage que les 10 % en vigueur depuis avril. Surtout, ce chiffre reste très éloigné de l’ambition initiale de Bruxelles, qui réclamait un accord "zéro droits de douane".
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Certains secteurs comme l’aéronautique, les semi-conducteurs ou la chimie bénéficieront d’une exemption totale. D’autres, comme les vins et spiritueux, devront patienter.
En échange, l’Union européenne obtient la reconnaissance de ses normes — en matière numérique et agricole — mais s’engage à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine, et à investir 600 milliards supplémentaires aux États-Unis d’ici 2035. Une concession importante, qui soulève des critiques croissantes au sein de plusieurs États membres.
En France comme en Allemagne, les réactions sont vives. Le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, parle d’un « accord déséquilibré ». La fédération allemande de l’industrie évoque un impact négatif sur les chaînes de valeur européennes.
Les États-Unis restent néanmoins le premier partenaire commercial global de l’Union européenne. En 2024, les échanges de biens et services ont dépassé 1 600 milliards de dollars, dont plus de 800 milliards rien que pour les biens. Donald Trump espère désormais réduire le déficit commercial bilatéral, qui s’élève à près de 200 milliards de dollars.
Mais l’accord conclu ce week-end reste provisoire. Il devra encore être validé par les États membres de l’UE et voté par le Parlement européen. De nombreux points sensibles restent à discuter, notamment dans les secteurs des services, de la pharmacie et de l’environnement. La trêve est donc réelle… mais temporaire.