Comment obtenir ce que vous voulez de votre conjoint
Description
Des fondamentaux à connaître
Comment obtenir ce que vous voulez de votre conjoint fait partie des bases de la relation conjugale. Vous voulez savoir comment faire ? C’est ce que nous allons voir aujourd’hui en mettant un accent particulier sur la formulation des demandes.
Le PV révélateur
Le chemin qui me conduit à choisir ce thème est un peu alambiqué parce qu’en réalité, il y a quelques semaines j’ai reçu un PV. Il visait un excès de vitesse inférieur à 20 km/h. Or, tenez-vous bien, il s’élevait à 375 €. En fait, je n’ai pas reçu le PV initial. En conséquence, il m’est parvenu sur-majoré. Passer de 45€ à 375€ dépassait ce que j’avais imaginé possible pour une infraction de ce niveau.
Du coup, j’ai fait une réclamation. Bien entendu, j’ai dû payer en amont. À l’issue de ma réclamation, j’ai reçu un courrier dont voici l’intégralité afin que vous compreniez ce dont il est question :
« Vous avez versé (à telle date) une consignation d’un montant de 375€ en vue de l’amende contestée majorée numéro XX du XXXXX. L’original de cette attestation de consignation doit être fourni à l’appui de la réclamation. L’adresse et les modalités pratiques de contestation sont indiquées sur l’avis de l’amende forfaitaire majorée. Je vous prie de croire, Monsieur, Madame, de etc. ».
Je me suis dit : «Qu’est-ce qui m’est demandé ? Quel est l’objet de ce courrier ?». Deux phrases me donnent l’impression qu’il s’agit d’une demande alors qu’elles ont en même temps pour mission de me transmettre une information. Du coup, je ne sais pas vraiment ce qui m’est demandé. Un réel flou demeure sur ce que l’on attend de moi.
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Partie 1 : Vos demandes en sont-elles vraiment ?
De la même manière, dans la vie conjugale, on se retrouve avec des phrases ou des affirmations qui sont parfois difficiles à décrypter. Honnêtement, il arrive que l’on attende que notre conjoint·e (parfois même nos enfants) comprenne ce que l’on veut obtenir sans avoir formulé de demande. On leur transmet juste une information en espérant qu’ils comprennent ou décrypte notre demande. C’est un terrain magnifique pour créer des conflits à venir. Il est nécessaire de passer par la formulation d’une demande.
Je m’arrêterai sur ce point précis dans la deuxième partie de notre article. Mais avant cela, je veux utiliser cette lettre pour camper le décor et, en même temps, vous interroger pour savoir si vous formulez de réelles demandes. Le faites vous où espérez-vous que l’autre comprenne ce que vous attendez de lui ?
Si vous attendez de votre conjoint·e une faculté de décryptage automatique, c’est que vous espérez qu’il/elle soit doté·e d’un pouvoir surnaturel. En effet, imaginer une demande à partir d’une chose qui n’en est pas est une requiert des moyens dont nous ne sommes pas équipé·e·s. C’est une technique toute trouvée pour nourrir des incompréhensions, générer des malentendus, des frustrations, des déceptions, et bien d’autres situations regrettables.
Éviter de penser
Avant de se positionner sur la demande, on a besoin de focaliser son attention sur ce que l’on veut. Je veux obtenir quelque chose et c’est la raison pour laquelle je me tournerai vers la demande. Qu’est-ce que je veux obtenir ? Pourquoi je le veux ? Dans quel but ?
C’est une première suite de questions aidantes. Cela peut permettre de focaliser sur nos motivations ; savoir ce que l’on veut et pourquoi on le veut. À partir de là, on peut commencer à limiter le risque de frustration parce que l’on est au clair sur les deux axes ci-dessus.
Poser la question ainsi peut paraître anodin. Mais bien souvent, dans des relations conjugales, quand j’interroge sur ce que veut le/la conjoint·e·e, l’autre me dit « ce n’est pas du tout ce que je veux ! ». Le/la premier·e de dire « ah bon ! Je pensais que… ». Je poursuis alors avec «Qu’est-ce qui fait que vous avez pensé que ? Vous l’a-t-il dit ?» Si la réponse est «non», je m’empresse de demander «comment en êtes-vous arrivé·e à la conviction que c’est ce qu’il/elle attendait ?»
Généralement, la réponse à ces questions se poursuit par « vu qu’il a agi comme ceci et qu’il a dit cela, je pensais que… ». À la suite de ça, je peux répondre « vous avez pensé que…, mais en fait, vous ne savez pas. Mieux vaut poser la question pour savoir si c’est ce qu’il/elle veut ».
Un des moyens de limiter les erreurs est d’éviter de penser et d’interroger. Partez du principe que vous ne savez pas. Il ne vous incombe pas de décrypter. Cherchez à comprendre sans verser vers la déduction.
Savoir ce que l’on attend
D’abord, nous avons besoin de nous poser la question pour savoir ce que nous voulons, nous, avant de formuler une demande. Qu’est-ce que je veux et pourquoi je le veux ? C’est un moyen de limiter la frustration. C’est également un moyen de limiter la déception comme d’autres émotions perçues comme désagréables.
S’interroger sur «qu’est-ce que je veux et pourquoi je le veux ?» est une manière de semer en soi-même une capacité de visualiser le fossé qu’il peut y avoir entre ses demandes et la capacité de son conjoint·e à y répondre. Mais également entre ses demandes et la volonté du conjoint·e à y répondre. J’ajouterais également que ça permet de mesurer le fossé qui peut exister entre ses propres demandes et les valeurs du conjoint·e qui est invité à y répondre, ou à participer à y répondre.
Comme je l’ai déjà dit dans de nombreux podcasts, vous êtes le premier ou la première à devoir répondre à vos propres besoins. Ensuite, vous pouvez proposer à votre conjoint·e·e de participer à la réponse à vos attentes ou à vos besoins. Mais il/elle n’est pas tenu·e d’y répondre. Il s’agit d’un choix libre.
Serviteur de son conjoint·e
En grec, il y a un terme en relation avec le service. On peut être au service les uns des autres, comme je l’ai déjà évoqué dans une autre émission de ce blog Couple Heureux. Or, en grec, il y a plusieurs termes qui peuvent illustrer différentes manières de servir.
Le serviteur esclave
Le premier est le serviteur fondé sur le mot doulos. Il s’agit-là d’un serviteur esclave, contraint, qui n’a pas le choix. Ça lui est tombé dessus. Il fait donc ce qu’il y a à faire. Bien entendu, dans un couple, avoir une relation de service avec cette approche tient difficilement l’argumentation. Pourtant, il existe des domaines de la vie, selon les couples, dans lesquels cette manière de voir le couple est présente. En réalité, en l’intégrant dans le couple, on s’inscrit dans l’absence du respect de l’identité et de l’intégrité de l’autre.
Le serviteur employé ou élu
Il y a le terme diakonos. Il est également traduit par serviteur. D’ailleurs, dans notre langue française, on l’utilise pour le mot ministre. Et oui, nos ministres sont des diakonos. Ce sont des serviteurs qui s’occupent des tâches quotidiennes pour que la maison fonctionne correctement. Cela implique le ménage, l’intendance, et tout ce qui permet le bon fonctionnement de l’organisation.
En couple, elle est généralement bien installée.
Le serviteur dévoué
Il existe un autre terme qui invite également au service. Cette fois-ci, j’emploierai le verbe upotasso, que signifie se placer sous. Il intègre une soumission volontaire. C’est-à-dire qu’il souligne une aspiration, un désir profond d’être soumis comme si on disait « J’aimerais tellement être à ton service. S’il te plaît, je t’en prie, accepte ». On postule, désireux d’être au service de l’autre. Ce verbe peut complètement être adapté à la vie conjugale.
Vous percevez que dans ce troisième univers, rien n’est imposé. Rien, dans cette démarche n’est avilissant. Tout est privilège. On peut le comprendre si on fait le par