J’ai voulu sauver mon conjoint
Description
Sortir du syndrome du sauveur
Vous êtes en couple depuis quelques semaines, quelques mois, voire quelques années. Vous avez vécu quelque chose d’enrichissant jusqu’alors. Et puis, vous vous rendez compte que certaines choses commencent à manifester un mal-être conjugal. Il semblerait que quelque chose soit à changer surtout s’il vous est venu de penser « J’ai voulu sauver mon conjoint ».
Il est possible que ce soit relatif à une posture que l’on appelle le syndrome du sauveur dans laquelle vous êtes installés. Je vais prendre quelques exemples pour les illustrer :
Vous étiez très à l’écoute de votre conjoint, vous preniez vraiment soin de lui ou d’elle, vous aviez tendance à faire des choses à sa place et progressivement, ça a commencé à vous peser, à vous saouler. Vous vous rendez compte que ça a impacté votre couple. Peut-être avez-vous ce syndrome de sauveur.
Avançons sur ce sujet en cherchant comment en sortir. C’est nécessaire pour que votre couple trouve un nouvel équilibre.
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Je suis ravi que vous ayez vécu ces années qui se sont écoulées. Des années de bonheur avec une importante satisfaction. Parfois, vous avez peut-être eu la conviction d’être avec l’homme ou la femme de votre vie. Ça explique encore plus votre surpris·e de constater combien votre relation conjugale se trouve autant abîmée aujourd’hui.
Comprendre le syndrome du sauveur
Or, un des facteurs possibles est que vous ayez adopté un fonctionnement de sauveur ou que votre conjoint l’a fait. Comment comprendre ce syndrome ? C’est d’autant plus difficile qu’il passe bien souvent inaperçu, comme le précise le blog Santé magazine. Voici ce qu’il écrit : « Le syndrome du sauveur passe bien souvent inaperçu, tant il peut être confondu avec un simple altruisme : au premier abord, le sauveur semble bienveillant, mais très vite, il se montre déçu, malheureux, critique… Son estime de lui-même dépend de la reconnaissance des autres. Le sauveur peut aller jusqu’à employer la manipulation et à rabaisser son partenaire, le sauvé, notamment lorsqu’il présente des traits pervers qui le poussent inconsciemment à soumettre l’autre en l’aidant. ». (Source : Santé magazine).
Comprenez qu’il s’agit d’une situation assez sournoise. On n’est pas forcément conscient d’être dans sa posture de sauveur. On peut être même surpris de se dire « je me rends compte, après coup, que j’ai adopté cette posture ».
<figure class="wp-block-image size-full"><figcaption class="wp-element-caption">Photo by Pixabay on Pexels.com</figcaption></figure>
Identifier la posture
Permettez-moi de vous donner quelques éléments pour vous aider à identifier ce fonctionnement chez vous ou dans le fonctionnement de votre partenaire.
Il est important de noter que, comme cela a été dit dans l’article de Santé magazine, il s’agit d’une forme d’altruisme. C’est justement ce qui masque ce biais, ce travers ou ce dysfonctionnement. Parce qu’en réalité, ça paraît beau, et c’est beau, dans les faits, quand on le voit. On se dit que, finalement, c’est beaucoup d’attention, de présence, de sensibilité, de manifestations d’affection, de soutien, d’aide, d’accompagnement…. Et tout ça peut se manifester de différentes manières.
J’en ai noté cinq, que je vous présente, de sorte à les illustrer pour vous aider à mieux voir les choses. J’ai choisi de les présenter sous forme de rôles :
Le rôle maternel ou paternel :
J’emploie le terme maternel ou paternel, mais on pourrait dire maternant ou paternant. Dans ce rôle-là, on aura tendance à bichonner l’autre et à faire beaucoup de choses à sa place. Ça sera une manière de prendre soin de lui et de veiller à ce qu’il ne lui arrive rien de mal. On ne veut pas qu’il passe par des difficultés, qu’il souffre de manque, qu’il ait des blessures, etc.
Vous comprenez à quel point c’est très altruiste et plaisant de vivre une relation de ce type quand on aime être materné ou paterné. En même temps, cela peut cacher le syndrome du sauveur.
Le rôle de l’infirmier·e :
Dans le rôle de l’infirmier ou de l’infirmière, on sera attentif aux soins. On veillera à ce que le conjoint ne soit pas trop fatigué. On voudrait, dès qu’il a mal, être présent·e pour le soigner.
Vous voyez que c’est très proche du rôle précédent, mais en même temps, vous constaterez que chacun de ces rôles se trouve très très proche les uns des autres.
Le rôle du psy ou thérapeute :
Dans ce rôle-là, on va être attentif, écouter, chercher à comprendre, à déduire. On veillera à apporter des pistes et des voies de solution avant même que l’autre n’ait eut besoin de formuler une demande. Ce peut-être également pervers.
Le rôle du pédagogue :
Quant au rôle du pédagogue, on aura envie d’apprendre à l’autre, de l’enseigner. On voudrait lui transmettre quelque chose pour qu’il passe du niveau où il se trouve à un niveau supérieur. Cela peut avoir un effet délétère, puisqu’on donne l’impression à l’autre qu’il ne sait pas, qu’il ne comprend pas, il ne maîtrise pas ce qu’on voudrait qu’il sache.
S’il s’agit d’un dysfonctionnement, ça peut être très mal vécu et favoriser un sentiment d’humiliation et/ou d’infériorité.
Le rôle du coach :
D’ailleurs, dans le rôle du coach, on trouve le point commun avec celui du pédagogue qui peut favoriser un sentiment d’humiliation ou d’infériorité. À ce stade, en tant que coach, on veut former l’autre, l’amener à être différent, à devenir autre. On aime sans aimer sa condition présente. Ce peut être une façon d’habiller un rejet refoulé. Ici, on dépasse le cadre de la connaissance qui cible de l’acquisition de l’information en visant la manière de faire, et parfois même, de la manière d’être.
J’ai choisi ces cinq rôles pour illustrer les aspects possibles de ce syndrome du sauveur pour que vous puissiez commencer à vous identifier. Ainsi, vous pouvez regarder votre situation pour voir où vous en êtes.
Une clarification nécessaire
Attention ! Je ne suis pas en train de vous dire que si votre conjoint prend soin de vous, qu’il veut vous apprendre quelque chose, qu’il veut vous accompagner pour que vous puissiez transformer votre corps si vous voulez être plus musclé·e (par exemple), que s’il décide de vous bichonner, etc., il se trouve dans le syndrome du sauveur ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
On parle de syndrome de sauveur quand apparaît la perception d’un déséquilibre après un temps donné. En général, on parle d’un temps court, mais qui peut être plus ou moins court. Il peut se révéler après quelques années. Quand c’est au bout de 3, 5 ou 10 ans et qu’on se rend compte de la présence de ce syndrome, ça peut être assez douloureux pour le couple. De plus, c’est peut-être plus difficile d’aller redresser le volant quand on a une plus grande difficulté à prendre conscience de ce dysfonctionnement.
Qu’est-ce qu’un syndrome
Dans un syndrome, on est forcément dans une prise de conscience d’un fonctionnement qui ne devrait pas être, d’une attitude qui comporte un biais, un travers.
Je rappelle tout de même que, le syndrome du sauveur est une manière d’aimer comme d’être aimé·e. J’insiste sur cette base. Ne pensez pas que celui qui pratique le syndrome du sauveur a pour volonté consciente de manipuler son conjoint. Et c’est valable même si, de manière sous-jacente, on utilise la souffrance de l’autre pour aller mieux soi-même, quand on est touché pas le syndrome du sauveur.
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