J’ai trompé mon conjoint
Description
Un sujet abordé sans moralisation
J’ai trompé mon conjoint est un aveu courageux tout comme il est une opportunité pour construire le bonheur conjugal. Peut-être passez-vous par un moment moins heureux que d’habitude si vous avez à prononcer la phrase.
Si vous avez formulé cette phrase ou que vous l’avez partagé à un ami, cela signifie que vous étiez dans une démarche personnelle que j’estime positive. En effet, c’est super de pouvoir trouver quelqu’un à qui dire que l’on a trompé son conjoint. Cela signifie que l’on possède, dans son entourage, des personnes qui estimées capables d’être non jugeantes, donc bienveillantes.
Adopter une approche rationnelle malgré la forte charge émotionnelle légitime
Si vous avez trompé votre conjoint, je pense qu’il est important de s’y arrêter avec une approche rationnelle. Cela signifie que votre regard sera moins chargé en affection avec une capacité de recul ayant pour but de construire. L’objectif n’est donc pas de se plaindre, d’avoir l’impression de subir ou de faire subir une injustice (même si, bien entendu il y a généralement injustice pour la personne trompée), il y a aussi parfois un sentiment d’injustice pour la personne qui trompée. C’est un autre sujet sur lequel je ne m’arrêterai pas aujourd’hui.
Pourquoi en arriver à tromper son conjoint ?
On peut avoir trompé par accident, soit par habitude, en accord avec un (dys)fonctionnement personnel. Dans ce cas, on le fait parce que c’est ainsi que l’on envisage la relation conjugale.
Si vous êtes en mesure de vous reconnaître dans ce deuxième pan, parce que vous avez besoin de relations extra-conjugales, comme une pratique alternative, vous pouvez soit cessez de lire cet article, soit le lire en prenant conscience de quelque chose qui cloche chez vous parce qu’il y a une réalité que vous voulez exprimer que vous avez choisi de taire. C’est comme si vous aviez choisi d’étouffer une part de vous-même en tentant de vivre avec comme s’il n’y avait rien de significatif. Pourtant, on est loin d’une réalité insignifiante.
Il y a de grandes «chances» que vous viviez des relations extra-conjugales pour répondre à votre besoin comme vous le feriez pour un projet.
Qu’est-ce qu’un accident ?
Un accident diffère d’un projet. Cela signifie qu’il n’a pas été prévu que les choses se déroulent ainsi, il n’y a eu aucune réflexion, aucune maturation envisageant l’événement. On fait alors face à une situation pour laquelle beaucoup de paramètres nous ont échappé. On ne s’y attendait pas, on ne pensait pas que les choses se dérouleraient ainsi. De plus, on a bien l’impression que tout est allé trop vite, et que la direction prise nous a surpris. On n’est pas dans l’élaboration, dans la construction, en fait.
Ecouter la boite noire
En ce sens, l’accident est intéressant à considérer comme le fait le bureau d’enquêtes et d’accidents (BEA) aéronautiques quand survient le crash d’un avion. On vient observer la situation, étudier les moindres détails et écouter la boîte noire.
Cette démarche peut avoir un parallèle synonymique pour nous. Il s’agit d’écouter ce qui s’est réellement passé dans notre tête, dans notre fonctionnement. C’est là que cela devient intéressant puisque l’on va centrer toute son attention sur l’amont de l’accident. Il s’agit donc de s’interroger pour savoir comment on a fonctionné avant le passage à l’acte.
S’écouter sans jugement
Cela ne signifie pas que l’émergence d’explications sur ce qui s’est passé en amont servira d’excuse. On est dans un autre univers. La démarche consiste à expliquer sans excuser, sans juger. Du coup, on comprend. Prendre connaissance de ces événements illustre et permet de faire sens, de percevoir une cohérence. Cela donne une information sur la suite des événements (puisqu’en général, un accident n’est pas le résultat d’un choix isolé, mais une suite d’événements).
Si vous vous dites « J’ai trompé mon conjoint » et que vous rester focalisé sur «Je l’ai embrassé, J’ai couché avec lui ou avec elle, Je lui ai caressé les fesses dans l’ascenseur, etc.», vous focalisez uniquement votre attention sur le crash. Par conséquent, vous vous tromprez de cible.
Le BEA ne focalise pas toute ton attention sur le crash. Il le considère comme le révélateur de ce qui s’est passé avant et dont on peut avoir le témoignage dans la boîte noire. Il porte son attention sur ce qui se dit, ce qui n’a pas été dit, ce qui a été vécu et non-vécu dans les heures, les minutes ayant précédé l’accident.
Par extension, nous pouvons garder cette image en regardant ce qui s’est passé dans les heures, les minutes, les semaines, les mois et les années qui ont précédé l’accident correspondant à une relation extra-conjugale.
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L’antériorité est bien plus importante que l’on à tendance à le penser si l’on veut s’engager dans la prévention des risques
Je trouve intéressant de considérer le regard que la médecine porte sur le cancer. Elle dit qu’avant l’émergence d’un cancer, ce dernier était présent depuis une dizaine d’années.
L’image du cancer me parle bien puisqu’il n’est pas question d’un corps étranger à l’organisme qui se serait introduit dans l’individu afin de créer le désordre. Il s’agit d’un désordre intérieur, comme une guerre civile. Cela signifie que l’on pénètre une réalité dans laquelle des cellules décident de fonctionner de manière anarchique.
On peut se poser la même question pour un accident conjugal. En prenant le temps d’écouter la boîte noire, on peut prendre la mesure en disant « ah oui, avant l’accident que nous subissons, il s’est passé tel événement il y a deux ans, un autre il y a un an, un autre il y a un mois, une semaine, etc». Il est ainsi possible de remonter jusqu’à une dizaine d’années si l’on applique un parallélisme avec le cancer.
Le piège du mouchoir
Je ne suis pas entrain de vous dire que vous avez fomenté le projet de tromper votre conjoint depuis une dizaine d’années. Vous comprenez l’image que j’emploie pour souligner que l’accident du moment M était à considérer comme le révélateur de situations plurielles antérieures. Or, vous le savez bien puisque c’est vous qui avait trompé votre conjoint ! Vous savez que de nombreuses choses se sont passées avant. Vous savez également que l’absence de nombreuses réalités que vous vouliez vivre se sont produites avant.
De la même manière, vous savez que des dits et des non-dits ont été vécus en amont. Vous vous êtes donc retenu, refusant de vous ouvrir, préférant vous confier à quelqu’un d’autre. Peut-être avez-vous choisi de «mettre votre mouchoir dessus» et de faire un effort pour tenter de vous maîtrisez en vous convainquant « je vais considérer que ce n’est pas grave. Je ferai en sorte de vivre avec ma frustration et ma déception. Même si je me sens dévalorisé, je fais avec. Parfois, je me sens inexistant, et finalement, ça passera avec le temps ». Et pendant combien de semaines, de mois ou des années avez-vous vécu cela ?
Ça ira mieux demain
Quelque part, vous avez semé une forme de mensonges ou des mirages projeter en vous disant « c’est pas grave, ça va changer ! Ça ira mieux demain ! »
- Mais comment les choses peuvent elle allait mieux si vous n’en parlez pas ?
- Comment peuvent-elles s’améliorer si vous ne faites pas grand-chose pour que les choses changent ?
La nature fait que si vous ne protégez pas de changement, les choses resteront quasiment en l’état même si le changement demeure inhérent à la nature humaine. Seulement, si vous ne faites rien, il se produira il se manifestera d’une manière que vous ne contrôlerez pas, qui vous surprendra et qui prendra des directions bien différentes de celles que vous escomptiez.
Parfois, vous aurez de la chance que les choses se déroulent comme vous le