À Rome, une conférence pour la reconstruction de l'Ukraine
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Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, une conférence internationale s’ouvre à Rome pour mobiliser les financements nécessaires à la reconstruction du pays. Les besoins sont colossaux, mais l’incertitude politique – notamment côté américain – freine les investisseurs privés. L’Ukraine, elle, tente de rester debout, entre résilience économique et pénuries structurelles.
Une quatrième conférence sur la reconstruction de l’Ukraine s’ouvre ce jeudi à Rome. Volodymyr Zelensky est présent, aux côtés d’Ursula von der Leyen, de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, d'institutions internationales et de plus de 2 000 entreprises. L’objectif : transformer les promesses en projets concrets pour rebâtir un pays dont les infrastructures sont massivement détruites.
Selon la Banque mondiale, 524 milliards de dollars (446 milliards d'euros) seront nécessaires sur les dix prochaines années. Un logement sur trois a été endommagé, une infrastructure de transport sur cinq, et 12 % du secteur minier et énergétique. Le chantier est immense.
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Mais le climat d’incertitude politique freine les annonces. Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump n’a pas encore confirmé de nouveau paquet d’aide militaire. Il a envoyé un émissaire à Rome, mais ni son secrétaire d’État ni son secrétaire au Trésor n’ont fait le déplacement. Résultat : des investisseurs hésitent. BlackRock, qui devait annoncer la création d’un grand fonds pour l’Ukraine, a renoncé à toute communication pour le moment.
Une initiative européenne pourrait toutefois voir le jour : la Banque européenne d’investissement – avec la France, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne – doit annoncer un fonds de capital-investissement de 220 millions d’euros. Une somme modeste à l’échelle des besoins, mais un signal attendu.
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Malgré la guerre, l’économie ukrainienne a rebondi en 2023, avec une croissance de 5 %, portée par l’agriculture, les industries de défense et le numérique. Mais cette reprise reste fragile. L’Ukraine souffre d’une pénurie de main-d’œuvre — 2,5 millions de contribuables ont quitté le pays —, d’un déficit budgétaire abyssal, et d’une inflation qui dépasse les 15 %.
Pour Kiev comme pour ses partenaires, cette conférence est un test : celui de la capacité à croire — et à investir — dans la reconstruction d’un pays toujours en guerre.