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Dans ce 30ème épisode de notre série Parcours de Coach®, le coach et superviseur Jérôme CURNIER interroge les cadres de référence en coaching, explore la transmission du savoir et partage sa vision d’un coaching qui relie transformation personnelle, organisationnelle et spirituelle.

Enfance et influences formatrices : 

Jérôme grandit dans un environnement familial contrasté : un père structurant et ordonné, ancien militaire devenu ingénieur, et une mère maniaco-dépressive, marquée par de fortes variations émotionnelles. Très tôt, il développe une capacité à mettre des mots sur ce qu'il vit pour donner du sens à son existence et mieux gérer l'instabilité émotionnelle autour de lui.

Études et première expérience professionnelle aux États-Unis :

Sans vocation affirmée, il suit une école de commerce et obtient un MBA aux États-Unis. À 28 ans, il devient président d’une filiale américaine d’une entreprise informatique après le licenciement de son supérieur. Cette ascension rapide le confronte à ses propres limites et l’amène à réfléchir sur la place du leadership et la gestion des systèmes complexes.

Retour en France et découverte du coaching : 

De retour en France en 1994, il entame une formation en accompagnement spirituel ignatien, puis en 1997, il assiste à une conférence de Vincent Lenhardt. Fasciné par son approche du coaching et du sens de l’identité, il s’inscrit à la formation Coach & Team en 1999. Ce moment marque un tournant décisif dans son parcours.

Collaboration avec Vincent Lenhardt et transmission des cadres de référence : 

Il devient rapidement un proche collaborateur de Lenhardt, co-animant des formations et structurant son enseignement. Son rôle principal est d’organiser et formaliser les cadres de référence utilisés par son mentor. Il met en lumière l'importance du métalangage et de la métacommunication dans l'accompagnement.

Prise d’autonomie et création de son école de coaching : 

Après six ans aux côtés de Lenhardt, il ressent le besoin d’élargir son approche et crée sa propre école en 2008. Il estime que les formations existantes sont trop restreintes et ne permettent pas aux coachs de véritablement vivre de leur métier. Sa formation se structure autour d’un système ouvert, intégrant plusieurs cadres théoriques et méthodologiques.

Concevoir une formation pour des coachs qui vivent de leur métier : 

Il distingue deux aspects fondamentaux dans la formation d’un coach :

• la posture : un travail sur soi, la prise de conscience de ses croyances et valeurs, qui nécessite un minimum de 18 mois.



• la position : la capacité à s’adapter aux différents contextes professionnels et à utiliser des outils appropriés.

Son enseignement met l’accent sur l’intégration des modèles plutôt que sur une adhésion rigide à une seule approche. Il pousse ses élèves à développer leur propre mode opératoire identitaire, leur permettant de trouver leur positionnement unique sur le marché du coaching.

Spécificité du coaching de dirigeant : 

Il distingue plusieurs caractéristiques propres au coaching de dirigeants :

• leur position au sommet du système les expose à une solitude décisionnelle,



• ils peuvent se couper de leurs équipes en voulant préserver leur autorité,



• leur manque de formation sur le fonctionnement des organisations peut créer des déséquilibres,



• ils doivent apprendre à gérer leur identité managériale et à naviguer entre les cinq rôles du leader : donneur d’ordre, ressource, tuteur de sens, transitionnel et compassionnel.

L’importance de l’intelligence collective : 

Jérôme insiste sur le rôle clé de l’intelligence collective dans les organisations modernes. Il la décrit comme une capacité à générer de la cohésion et à favoriser l’émergence de solutions collectives face à l’incertitude. Il compare cela à une unité d’élite militaire où la coopération devient une question de survie.

La sémantique comme levier de transformation : 

Il met en avant l’importance des mots dans l’accompagnement : changer la manière dont une personne décrit sa situation peut modifier son rapport à celle-ci. Il relie cette idée à son expérience de l’alexandrin et de l’écriture, qui lui permettent de structurer et sublimer le vécu de ses clients.

Le rôle du coach dans un monde en mutation : 

Face aux turbulences actuelles, il décrit le coach comme une ancre flottante : il ne fixe pas rigidement son client mais lui offre un point d’appui pour retrouver son orientation. Il insiste sur la nécessité pour les coachs de travailler en profondeur sur eux-mêmes pour éviter les projections et accompagner avec justesse.

Conclusion, une approche intégrative et pragmatique : 

Jérôme défend une vision du coaching où l’on ne choisit pas un seul modèle mais où l’on jongle intelligemment avec plusieurs références pour s’adapter à la singularité de chaque client. Sa carrière illustre un parcours où le besoin de structurer, de transmettre et d’unifier les savoirs devient un moteur puissant pour accompagner dirigeants et équipes vers plus de clarté et de performance.