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À la Une: la fin de la coalition «feu tricolore» allemande

À la Une: la fin de la coalition «feu tricolore» allemande

Update: 2024-11-08
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« Mieux vaut une fin horrible qu’une horreur sans fin » : le Times reprend ce proverbe allemand pour résumer le choix d'Olaf Scholz. Le chancelier a décidé, mercredi 6 novembre, de limoger son ministre des Finances, Christian Lindner, le chef du FDP, le parti libéral qui appartenait à la coalition tripartite au pouvoir depuis deux ans et demi. Pour occuper le poste par intérim, Olaf Scholz a nommé « son plus proche conseiller économique », écrit Le Monde : Jörg Kukies, « un technocrate ultra-qualifié », « ancien banquier », issu du Parti social-démocrate, « rompu aux crises ». Bref, un « profil idéal », selon le quotidien français, « pour tenir les finances dans des circonstances agitées ». Comme le rappelle Le Monde, « ce sont les discussions autour du budget 2025 qui ont fait voler en éclats la coalition » avec, au cœur des affrontements, l'éventuel assouplissement du « frein à la dette », « ce dispositif à valeur constitutionnelle qui limite le déficit structurel de l’Etat fédéral allemand à 0,35% du produit intérieur brut chaque année ». 

Reste à savoir combien de temps Jörg Kukies restera aux Finances. Après l'éclatement de cette coalition « feu tricolore » et la démission de plusieurs ministres du FDP, Olaf Scholz veut se soumettre au vote de confiance des députés le 15 janvier 2025, ce qui pourrait entraîner des élections législatives anticipées au printemps. Mais l'opposition aimerait aller plus vite, et d'après un sondage relayé par Die Welt, 65% des Allemands interrogés sont favorables à l'organisation de nouvelles élections le plus rapidement possible. 

Un tournant pour l’Allemagne 

La sortie des libéraux, partisans de la rigueur budgétaire, « est une bonne nouvelle pour l’Allemagne mais aussi pour l’Europe », soutient Francesco Giavazzi. Dans son édito pour le Corriere della Sera, l'économiste italien estime que « la démission de Christian Lindner et le retour de Donald Trump à la Maison Blanche placent Berlin face à des choix qu'elle a jusqu'ici tenté de cacher ». « Les pays de l’Union européenne ne peuvent plus se leurrer en pensant que le parapluie américain continue de les protéger gratuitement, affirme-t-il. Bientôt se posera le problème de la reconstruction de l’Ukraine : les Américains ont toujours dit que ces coûts devraient être payés par les Européens. Nous devons abandonner l’idée, poursuit Francesco Giavazzi, selon laquelle la dette n’est qu’un fardeau transmis aux générations futures. Beaucoup pensaient que la peur de Donald Trump inhiberait l’Europe. Pour l’instant, cela n’a pas été le cas. Un signal vient de Berlin qui pousse l’Europe à accélérer sur une voie qui vise à garantir la croissance et notre indépendance »/ 

Le « dilemme américain » de Vladimir Poutine 

Le président russe a finalement félicité Donald Trump pour sa victoire face à Kamala Harris. Il s'est même dit « prêt à reprendre contact » avec le président américain, rapporte Le Figaro, en rappelant que les autorités russes s'étaient pourtant montrées « prudentes », dans un premier temps. D'un côté, « la joie des dirigeants russes est liée au fait que, selon eux, la victoire de Donald Trump signifiera moins d’aide à l’Ukraine et moins d’intérêt pour l’Europe », explique Alexander Baunov dans les colonnes du quotidien français. Mais d'un autre côté, poursuit le chercheur, « Vladimir Poutine ne veut pas recevoir de propositions concrètes de l’Occident pour un cessez-le-feu en Ukraine. Le président russe pense que dans une guerre d’usure, le temps joue en sa faveur ». 

Aux États-Unis, aussi, on observe le retour de Donald Trump avec méfiance. « Les fonctionnaires fédéraux se préparent aux coupes budgétaires » à venir, titre le Washington Post. Le quotidien américain rappelle « qu'avant de quitter ses fonctions en 2020, l'ancien président républicain a émis un décret rendant des dizaines de milliers d'employés passibles de licenciement sans procédure régulière s'ils étaient reconnus coupables d'avoir résisté aux politiques de l'administration. Une mesure annulée par Joe Biden et que les alliés de Donald Trump se sont engagés à rétablir ». 

Autres craintes, toujours relayées dans le Washington Post : celles des jeunes et des adultes LGBTQ+. Les lignes d'assistance téléphonique d'urgence qui leur sont consacrées ont enregistré une hausse du nombre d'appels, à l'approche de l'élection présidentielle américaine et après la victoire de Donald Trump. Presque 4 000 appels en quelques jours, selon le Rainbow Youth Project, soit déjà plus que la moyenne mensuelle. Les personnes qui prennent contact expriment, précise le Washington Post, « un sentiment croissant de solitude et d’isolement mais aussi la peur d’être physiquement agressées par quelqu’un en raison de leur genre ou de leur identité sexuelle ». Autrement dit, la peur, là aussi, que les couleurs, cette fois-ci celles du drapeau arc-en-ciel, finissent par ternir. 

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