À la Une: qui va gagner?
Description
Suspense aux États-Unis, suspense dans le monde entier… Avec une seule et même question dans la tête de milliards d’individus : qui sera le prochain président américain ? Attention, prévient le Washington Post : « La soirée électorale pourrait ne pas se dérouler comme prévu. Gardez la tête froide. Alors que les résultats tomberont au compte-gouttes ce mardi soir – et, très probablement, dans les jours qui suivront –, les Américains doivent se préparer à faire preuve de patience en observant des résultats préliminaires qui ne seront pas nécessairement indicatifs du résultat final. (…) Le pays pourrait être confronté à un nouveau long décompte. »
En fait, tout va se jouer dans les 7 États clés, les fameux swing states… C’est ce que pointe notamment Le Soir à Bruxelles qui passe chacun de ces États en revue : « En Pennsylvanie, Harris conservera-t-elle la classe ouvrière reprise par Biden ? (…) Les Arabo-musulmans du Michigan ont les yeux rivés sur le Proche-Orient. (…) En Géorgie, l’érosion du vote afro-américain pourrait coûter cher à Harris. (…) En Caroline du Nord, vote rural contre vote urbain. (…) En Arizona, le droit à l’avortement au cœur d’une bataille serrée. (…) Au Nevada, le vote des Latinos, de plus en plus divisé. (…) Dans le Wisconsin, l’outsider (écologiste) Jill Stein pourrait prendre de précieuses voix à Harris. »
« Pile je gagne, face elle perd »
Et le fossé est tel entre démocrates et républicains qu’il « paraît quasiment impossible, affirme Le Figaro à Paris, que les élections de ce mardi se passent en douceur. Il y faudrait un verdict des urnes sans appel que seule une candidate, la démocrate Kamala Harris, semble éventuellement prête à reconnaître comme tel. Trump, lui, a fixé sa règle du jeu : "Pile je gagne, face elle perd". Les troupes du républicain attendent l’arme au pied l’heure du triomphe – ou de la révolte. Cela explique l’état de stress, pointe Le Figaro, dans lequel sont plongés les États-Unis. Bureaux de vote et centres de dépouillement ont dû être placés sous haute protection, avec drones et tireurs d’élite. »
À écouter aussiÉlections USA 2024: «Il y a un risque de violences après le vote»
En effet, renchérit Le Temps à Genève, « quoi qu’il arrive, Donald Trump sera tenté de se proclamer vainqueur. (…) Les choses pourraient se gâter pendant le dépouillement, surtout s’il se prolonge des jours voire davantage. Le Parti républicain a investi des millions de dollars pour assurer ce qu’il appelle “l’intégrité des élections“. Il a recruté des volontaires pour observer le déroulement du dépouillement. Une armée d’avocats est prête à lancer des contestations à la moindre faille avérée ou fantasmée. »
Vers un coup d’État ?
Le Guardian à Londres va plus loin… « Et si nous assistions au final à un coup d’État larvé ?, s’exclame le quotidien britannique. Puisque, pour Trump, gagner dans les urnes n’a pas d’importance, tout comme interrompre un meeting pour écouter Pavarotti n’est pas un problème ; les chapelets racistes et de théories du complot du candidat républicain n’ont pas pour but de convaincre des indécis, mais de motiver les partisans convaincus de Trump à participer à une nouvelle tentative de coup d’État. »
Et Libération à Paris de conclure : « C’est bien la démocratie qui est en jeu, et, au-delà, le sort du monde. Si Donald Trump était élu, la première puissance mondiale tomberait entre les mains d’un homme prêt à encourager la guerre civile pour parvenir à ses fins, à nier le dérèglement climatique pour mieux satisfaire les géants pétroliers, à pactiser avec Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre en Ukraine, et à piétiner les droits des femmes. La planète tout entière est donc suspendue à un scrutin qui n’a jamais été aussi serré dans l’histoire des États-Unis (…). »